Les entreprises de taille intermédiaire (ETI), encore trop peu nombreuses en France, doivent bénéficier de conditions de financement mieux adaptées, préconise un rapport du sénateur de la Vendée Bruno Retailleau, remis mercredi à François Fillon et à Christine Lagarde.
"Il y a une vraie faiblesse en France sur les entreprises de taille intermédiaire, puisque nous en avons deux fois moins qu'en Allemagne et qu'en Grande-Bretagne. Or ce sont des vrais leviers de croissance, très performantes en matière de commerce extérieur et très enracinées localement", a expliqué à l'AFP, Bruno Retailleau.
Entre les pme et les grands groupes, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) comptent entre 250 et 4.999 salariés ou un chiffre d'affaires n'excédant pas 1,5 milliard d'euros. Elles sont 4.700 en France.
Le Premier ministre, qui avait confié en octobre au sénateur une mission sur le développement du nombre d'ETI tous secteurs confondus, a chargé la ministre de l'Economie Christine Lagarde et le secrétaire d'Etat chargé des PME Hervé Novelli de proposer des mesures sur la base de ce rapport.
Les ministres devront accorder "une priorité particulière à la réduction de l'instabilité des contraintes administratives et, dans le contexte de sortie de crise, au financement des ETI et des PME de croissance, notamment par une meilleure orientation de l'épargne", indique Matignon dans un communiqué.
Affirmant que les ETI ont moins accès que les autres aux "guichets publics" et supportent une charge fiscale plus lourde, le rapport Retailleau estime en effet qu'avec la crise, il est urgent d'assurer aux entreprises l'accès aux liquidités dont elles ont besoin.
Pour cela, est notamment proposé "le report ou la réduction de l'impôt sur les sociétés pour les bénéfices affectés à l'autofinancement" ou la création de guichets de financement à risque pour les entreprises sans fonds propres.
Pour que les PME cessent de "se heurter à un plafond de verre" bloquant leur croissance, le sénateur préconise l'expérimentation d'un contrat "stabilité contre croissance": la charge fiscale serait fixe pour 3 à 5 ans pour des entreprises prenant des risques pour croître.
Le rapport, qui ne chiffre pas le financement des mesures proposées, suggère également la création d'un médiateur de l'entreprise indépendant.