La France a continué au quatrième trimestre 2009 à perdre plus d'emplois salariés qu'elle n'en crée mais la baisse a été "moins marquée qu'au trimestre précédent" à -56.500, portant à 412.000 le total des destructions nettes en 2009, selon des données provisoires Insee parues vendredi.
"Le nombre de salariés dans les secteurs marchands a baissé de 56.500 au 4e trimestre 2009", soit -0,4% par rapport au troisième trimestre (-0,5%), selon l'Insee dont l'estimation peut être révisée d'une publication à l'autre.
La baisse a été "moins marquée qu'au trimestre précédent (-76.100 postes)" sur fond de rebond des emplois en intérim, a souligné l'Insee.
Mais sur un an, l'emploi a baissé de 2,5% (-412.000 postes), essentiellement dans l'industrie (-5,6%), notamment manufacturière (-6,1% sur un an), selon la même source.
"La baisse en glissement annuel de -2,5% est du jamais vu", a-t-on précisé à l'Insee, dont les séries statistiques annuelles remontent jusqu'en 1994.
Ces estimations, disponibles environ 45 jours après la fin du trimestre, sont calculées uniquement pour les secteurs principalement marchands.
Cela ramène à 16,019 millions le nombre total de salariés dans ces secteurs recouvrant les entreprises de toutes tailles et de toutes activités, hormis l'agriculture, l'administration, l'éducation, la santé et l'action sociale.
Dans le quotidien économique Les Echos, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez affirme que le bilan social de la crise "aurait pu être bien plus" lourd. "Il y a eu 450.000 destructions d'emplois, c'est évidemment beaucoup trop, mais je vous rappelle qu'on nous en avait prédit 700.000", dit-il, faisant manifestement référence au champ statistique incluant l'ensemble du secteur concurrentiel (y compris éducation, santé, social).
Dans sa note de conjoncture publiée le 19 juin, l'Insee prévoyait que "l'emploi salarié marchand non agricole diminuerait de près de 700.000 postes en 2009". L'Insee a ensuite révisé sa prévision le 17 décembre à 451.000 après -145.000 en 2008.
La récession de l'économie française est la pire enregistrée depuis l'après-guerre, ce qui peut expliquer que les modèles de prévisions, basés sur les régularités statistiques, soient bousculés.