Pôle emploi va relancer au niveau départemental les "comités de liaison", instances de concertation avec les organisations de défense des chômeurs et les syndicats, s'est félicité jeudi le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP).
Ces comités, destinés à recueillir le point de vue des usagers, avaient été instaurés dans chaque agence locale de l'ANPE dans le cadre de de loi contre les exclusions de 1998 par le gouvernement Jospin, sous la pression du mouvement des chômeurs de 1997.
Mais ils n'ont "pas marché correctement et ont disparu pour la plupart. Après un travail de longue haleine avec Pôle emploi, ils vont être relancés, avec des thèmes élargis à l'indemnisation notamment à la suite de la fusion ANPE-Assedic", a souligné devant la presse le président du MNCP, Marc Desplats.
"La création de Pôle emploi est une opportunité de donner une dynamique nouvelle des comités de liaison, voix de représentation collective susceptibles de contribuer à l'amélioration du service offert aux personnes aux chômage", selon une circulaire spécifique adressée le 27 janvier par le directeur général de Pôle emploi Christian Charpy aux directeurs régionaux
Héritier du syndicat des chômeurs fondé en 1982 par Maurice Pagat, le MNCP a réuni jeudi plus de soixante militants de diverses régions sur la relance des comités de liaison.
Affichant la volonté de "créer un dispositif d'écoute active et de co-construction de réponses adaptées aux attentes des demandeurs d'emploi", la circulaire indique que "ces comités sont compétents pour traiter des thèmes liés à l'activité de Pôle emploi", dont les relations quotidiennes avec les demandeurs d'emploi ou les services dispensés par l'organisme.
Ces comités, qui comprendront trois représentants d'organisations de chômeurs au lieu d'un précédemment, se réuniront au moins quatre fois par an dans les départements et deux fois par an nationalement, la première réunion nationale devant se dérouler avant le printemps, a-t-on précisé à Pôle emploi.
Inégalement structurées, aucune des associations de défense des chômeurs (Apeis, AC!, MNCP, CGT Chômeurs) n'est représentée au conseil d'administration de Pôle emploi, où le pouvoir est réparti entre l'Etat, trois organisations patronales, cinq organisations syndicales et des élus.