
Les salariés du groupe Fiat en Italie faisaient grève durant quatre heures mercredi pour protester contre la fermeture de l'usine de Termini Imerese en Sicile (sud) et appeler le constructeur automobile à relancer la production dans le pays.
Selon un porte-parole du groupe, 14% des 32.000 salariés travaillant le matin ont suivi ce mouvement.
Fiat emploie plus de 80.000 personnes en Italie dans la production d'automobiles, de camions, d'engins agricoles et de construction, ce qui en fait le premier employeur privé du pays.
Le premier syndicat du groupe, la Fiom, ne disposait pas encore de chiffres nationaux mais selon des responsables locaux, l'adhésion à la grève a été de 80% à Termini Imerese durant la matinée tandis qu'à Turin (nord), siège du groupe, elle a été de 50 à 70% dans l'usine de Mirafiori.
Les salariés d'autres usines comme Melfi ou Cassino (sud) font également grève tout comme ceux des filiales du groupe (Ferrari, Maserati ou CNH).
Ceux de l'usine de Pomigliano (sud) n'y participaient pas en revanche car ils sont cette semaine au chômage technique.
Les syndicats Fiom, Fim, Uilm et Fismic avaient annoncé la tenue de cette grève mi-janvier.
La décision de Fiat de fermer fin 2011 Termini Imerese, où est assemblée la Lancia Ypsilon et qui emploie environ 1.400 salariés, suscite de vives critiques dans le pays. Fait rare, même le Pape Benoît XVI s'est saisi de la question, appelant dimanche à "faire tout ce qui est possible pour sauvegarder et faire croître l'emploi".
Fiat avait annoncé sa décision en juin et l'a confirmée ces dernières semaines malgré la controverse.
Le groupe et le gouvernement tentent de trouver une solution en vue d'une reprise du site et sept investisseurs ont déjà manifesté leur intérêt.
"Termini Imerese ne doit pas fermer. Il n'y a pas de surcapacité en Italie, au contraire notre pays est le seul en Europe parmi les pays industrialisés à importer des voitures car nous en produisons trop peu", a dénoncé mercredi Gianni Rinaldini, le leader de la Fiom.
Déjà tendu par cette fermeture, le climat social s'est encore assombri chez Fiat après l'annonce par le groupe la semaine dernière d'un arrêt de la production de deux semaines à partir du 22 février dans ses usines automobiles en Italie à cause d'un repli des commandes, ce qui va entraîner la mise au chômage technique de 30.000 salariés.