Le président des Etats-Unis Barack Obama a proposé mardi l'instauration d'un fonds de 30 milliards de dollars pour aider les banques régionales à prêter aux petites et moyennes entreprises afin qu'elles embauchent.
En visite à Nashua, une ville du New Hampshire (nord-est), M. Obama a détaillé cette dernière action en date pour lutter contre un chômage de 10%, et dont le principe avait déjà été annoncé lors de son discours sur l'état de l'Union le 27 janvier.
Ce projet, qui devra être avalisé par le Congrès, prévoit que les 30 milliards de dollars viendront du plan de sauvetage des institutions financières. Il s'appliquerait aux petites banques régionales, dont les avoirs ne dépassent pas 10 milliards de dollars.
Aider ces banques à prêter en période de resserrement du crédit, résultat de la crise financière de 2008, "est particulièrement important (...) Beaucoup de petites entreprises ont du mal à obtenir des prêts", a dit M. Obama.
Affirmant, comme lors de son discours sur l'état de l'Union que "l'emploi doit être notre premier centre d'intérêt en 2010", M. Obama, qui avait auparavant visité mardi une usine de diodes électroluminescentes, "ARC Energy", a remarqué que "les petites entreprises comme ARC Energy ont créé environ 65% des nouveaux emplois lors des 15 dernières années".
La mesure annoncée mardi "va aider les petites banques à faire encore plus de ce que notre économie a besoin, faire en sorte que les petites entreprises soient encore une fois le moteur de la croissance de l'emploi aux Etats-Unis", a assuré M. Obama.
Mais à Washington, un sénateur républicain s'est élevé contre l'idée d'utiliser l'argent du plan de sauvetage des institutions financières, affirmant qu'il s'agirait d'un détournement de son objectif premier.
"Cette proposition viole la loi!" s'est indigné Judd Gregg face au directeur du budget de la Maison Blanche, Peter Orszag, en le sommant de reconnaître que cette proposition aggraverait encore un déficit déjà historique.
M. Obama a multiplié les déplacements ces dernières semaines pour annoncer des mesures destinées à doper la reprise de l'emploi, dans la foulée de celle de la croissance économique, et participer à des séances de questions-réponses avec des Américains, exercice auquel il a aussi sacrifié mardi.
Le président a abordé sa deuxième année au pouvoir avec un capital politique amoindri à la suite de la perte le 19 janvier de la majorité qualifiée des démocrates au Sénat, ce qui permet aux républicains de bloquer l'adoption de certaines lois. La réforme de la santé voulue par M. Obama en a fait les frais.
M. Obama doit en outre composer avec des élus du Congrès peu enclins à prendre des risques alors qu'ils essaient pour certains de se faire réélire en novembre, quand l'ensemble de la Chambre des représentants et le tiers du Sénat vont être renouvelés.
Plusieurs des Etats visités ces deux dernières semaines par le président (Ohio, Floride, New Hampshire) sont considérés comme cruciaux du point de vue électoral, dans la mesure où ils peuvent faire pencher la balance côté républicain ou démocrate lors de l'élection présidentielle.