Les ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) seront "réticents" à changer les quotas de production en mars si l'économie et la demande restent telles qu'elles sont, a indiqué mardi le secrétaire général de l'Opep Abdallah el-Badri.
"La situation du marché va être très difficile pendant le premier et le deuxième trimestres", a déclaré M. el-Badri en marge d'une conférence à Londres, indiquant qu'il ne voyait pas "une vraie reprise de la demande avant les troisième et quatrième trimestres".
Le secrétaire général de l'Opep a de plus indiqué que les stocks de pétrole sont "très élevés" et qu'ils devraient "augmenter au premier et au deuxième trimestres".
A ce propos, les stocks commerciaux de pétrole des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s'élèvent à 70 millions de barils, auxquels s'ajoutent 140 millions de barils stockés sur des bateaux en mer, a indiqué M. el-Badri.
Sur ces 140 millions de barils en mer, 90 millions sont des produits pétroliers et 50 du brut, a-t-il précisé.
Sachant que la situation va être très difficile en 2010, "nous devons respecter nos quotas de production", a indiqué le secrétaire général de l'Opep.
L'Opep a décidé fin 2008 de réduire sa production de 4,2 millions de barils par jour par rapport au niveau de production de septembre 2008.
"L'année dernière, nous avons respecté cet objectif à 80% et nous devons revenir à ce niveau", a précisé M. el-Badri, signalant que ce taux était tombé à 56% en janvier 2010.
M. el-Badri a par ailleurs estimé que les pays de l'Opep pourraient se satisfaire "à contrecoeur" d'un cours du pétrole à 70 dollars le baril, car il s'agit du seuil limite leur permettant de réaliser des investissements.
Le secrétaire général de l'Opep a par ailleurs indiqué que 140 projets d'exploitation de gisements devraient être achevés entre 2010 et 2014, et "devraient ajouter à terme 12 millions de barils par jour à la production de brut et de liquides".
Les pays de l'Opep disposent de réserves de production (c'est-à-dire capacités de production non-utilisées) évaluées entre 6 et 7 millions de barils par jour, a également noté M. el-Badri.