EADS demande aux pays clients de l'A400M 6,4 milliards d'euros de plus pour boucler le programme, alors qu'ils ne veulent payer que 2 milliards, selon le représentant allemand aux négociations, cité jeudi dans un document du Parlement.
Une nouvelle réunion entre représentants des Etats et de l'industriel doit se tenir mardi 2 février dans l'après-midi à Berlin, a dit un porte-parole du ministère de la Défense. "L'objectif était et reste de trouver rapidement une solution."
L'avionneur européen estimait jusqu'ici à 5,2 milliards d'euros la part des surcoûts qui incombent aux clients, en l'état actuel d'avancement du programme, a indiqué un représentant du ministère de la Défense lors d'une audition par la commission budgétaire du Bundestag mercredi soir.
Mais EADS a revu en hausse ce chiffre, indiquant que quelque 2 milliards d'euros de surcoûts supplémentaires sont d'ores et déjà prévisibles, sur lesquels l'industriel estime possible d'économiser 800 millions d'euros.
Soit 1,2 milliard d'euros "nets" à ajouter à la facture des clients, et une rallonge demandée par EADS qui atteint désormais 6,4 milliards.
"L'ensemble des sept pays européens (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg et Turquie) qui sont prêts à acheter des A400M ont rejeté cette évaluation, l'estimant sans fondement", a indiqué le représentant de la Défense à la commission, qu'il informait de l'avancée des réunions de crise entre les clients et EADS.
Mais les pays concernés sont malgré tout "prêts à négocier" dans la mesure où il n'y a "aucune alternative" à cet appareil et que tous ont à coeur de conserver le savoir-faire technique en Europe, selon le document.
Ainsi, il est possible qu'"au terme des négociations, les sept nations soient prêtes à fournir ensemble 2 milliards d'euros de prestations", poursuit le texte.
Les Etats sont "prêts à faire un effort mais cet effort doit être accompagné d'un effort au moins équivalent, sinon plus, d'EADS", a déclaré de son côté le ministre français de la Défense Hervé Morin, jeudi sur la chaîne LCI.
Trois réunions se sont tenues à Berlin ces derniers jours pour tenter de trouver une solution sur le financement des énormes surcoûts générés par ce programme, qui a pris trois ans de retard. En vain.
"Nous attendons une proposition d'EADS", a commenté le représentant devant la commission, ajoutant qu'EADS s'était cantonné à ses "exigences maximales" depuis le début des négociations directes.
"Un résultat est attendu pour la semaine prochaine, ou la suivante", a-t-il cependant poursuivi.
Les sept Etats s'étaient initialement donné jusqu'au 31 janvier pour décider de la répartition du surcoût, alors que le programme était évalué à 20 milliards d'euros au départ.