Le nombre d'inscriptions au chômage est dans "une phase de décélération" depuis plusieurs mois, mais "il ne faut pas crier victoire", a estimé mercredi soir le directeur général de Pôle emploi, Christian Charpy.
"Depuis plusieurs mois, on constate une inversion de la tendance: la progression se réduit de manière significative. Il ne faut pas crier victoire, il faut être extrêmement prudent, mais la tendance est meilleure parce qu'il y a moins d'entrées au chômage et plus de sorties vers l'emploi", a-t-il dit sur RTL.
S'il a jugé "clair qu'on est sur une phase de décélération", le directeur général de Pôle emploi a observé que "cela ne veut pas dire que la crise du chômage est derrière nous". "On aura encore de longs mois avec des chiffres qui seront bons et d'autres mauvais".
Rappelant que les inscriptions étaient mesurées par "plusieurs indicateurs", M. Charpy a précisé que "ce qui a baissé en décembre de manière très significative, c'est le nombre de personnes au chômage qui ne travaillent pas du tout, ce qui est une bonne nouvelle" mais que le nombre d'inscrits à Pôle emploi "qui travaillent un peu", jusqu'à 78h ou 110h par mois, "a augmenté".
Le nombre d'inscrits au chômage, sans aucune activité, a baissé en décembre en France métropolitaine de 18.700 sur un mois, pour s'établir à 2,61 millions fin 2009, mais a augmenté de 8.600 avec ceux en activité réduite, à 3,82 millions, selon les chiffres diffusés mercredi par le ministère de l'Emploi.
Alors que "pendant la première période de la crise, ceux qui ont beaucoup souffert sont les emplois intérimaires", M. Charpy a expliqué qu'"aujourd'hui, l'emploi intérimaire redémarre un peu, par contre, l'emploi durable connaît une tendance dégressive, ce qui sera encore le cas dans les prochains mois".
"Ce qui démarre dans l'activité économique, c'est l'emploi intérimaire, donc les gens qui sortent vers l'emploi ont plus tendance à rentrer dans des contrats courts que dans des contrats longs. Mais l'emploi intérimaire est un indicateur avancé de l'emploi, s'il repart, on peut penser que l'emploi durable repartira aussi", a ajouté le directeur général de Pôle emploi.