Les conséquences sociales du vieillissement de la population en Europe, continent dont la population est la plus âgée du monde, sont passées au crible de l'enquête européenne Share, présentée vendredi à la presse par la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav).
L'enquête Share, réalisée à l'initiative de la Commission européenne, est un projet d'étude des différents aspects du vieillissement (famille, emploi, santé, etc.), et des politiques publiques en ce domaine, sur la base d'entretiens avec plus de 30.000 individus, interrogés par vagues depuis 2004.
"L'Europe est le continent le plus vieux du monde en termes démographiques, l'âge médian y est le plus élevé (39 ans) et un Européen sur cinq a plus de 60 ans", est-il expliqué dans le dernier numéro de la revue Retraite et société, publié par la Cnav, sous la direction de chercheurs de l'Insee et de l'Irdes.
L'un des articles de la revue, réalisé à partir de données de l'enquête Share, souligne l'impact des dispositifs de prise en charge de la dépendance sur l'emploi.
Il met à mal l'"idée reçue" selon laquelle les aides professionnelles ou publiques, plus présentes dans les pays du nord de l'Europe, se substitueraient aux aides familiales. "L'aide dans les pays du Nord est plus fréquente, même si elle est moins intensive" que dans les pays du Sud, est-il souligné.
En revanche, "il semblerait que le développement de dispositifs publics visant à soulager les aidants informels soit favorable à l'accroissement de l'emploi des seniors".
Ainsi, "dans les pays du Sud (Espagne, Grèce et Italie) et de l'Est (Pologne et République Tchèque), où la prise en charge publique de la dépendance est la plus réduite, apporter une aide intensive à un parent âgé réduit la participation au marché du travail".
Alors que dans les pays d'Europe du Nord et d'Europe continentale, "où les dispositifs publics de prise en charge de la dépendance sont plus développés, l'aide à un parent âgé n'aurait au contraire aucun effet significatif sur la participation au marché du travail".