Les pays concernés par le programme de l'avion militaire A400M ont annoncé vendredi avoir adopté une "position commune" sur le financement du surcoût de ce programme, qui ne se fera pas "à n'importe quel prix", et ont décidé de se réunir avec EADS dans "les prochains jours".
Le groupe d'aéronautique et de défense EADS a indiqué qu'il se rendrait à cette rencontre dont l'endroit et la date n'ont pas été précisés.
Une ligne de négociation commune des pays concernés a été dégagée lors d'une réunion jeudi à Londres, qui rassemblait les représentants officiels de ces pays (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg et Turquie), selon le ministère allemand de la Défense.
Le ministère de la Défense britannique (MoD) a publié vendredi matin un communiqué à la suite de cette réunion. Il y rappelle tout d'abord que "les nations partenaires ont discuté avec EADS/Airbus Military afin d'identifier une solution acceptable pour tout le monde depuis la réunion du Castellet en juillet".
"Bien que les difficultés rencontrées par le programme soient complexes, des progrès ont été faits sur tous les fronts, le seul problème qui demeure tournant autour d'un financement additionnel", poursuit le MoD, assurant que "tous les pays restent engagés envers le programme, mais pas à n'importe quel prix".
"Le but de la réunion (de jeudi, ndlr) était de décider d'une position commune parmi les pays, qui inviteront EADS/Airbus Military à une réunion dans les prochains jours pour essayer de parvenir à un accord acceptable", conclut le MoD.
Celui-ci n'a pas été en mesure d'indiquer si un compromis avait été trouvé à ce propos, mais cela paraît être le cas : "Les partenaires se sont entendus hier à Londres sur une ligne de négociation commune et restent engagés dans ce projet, mais pas à n'importe quel prix, comme nous l'avons déjà dit", a en effet déclaré vendredi lors d'un point presse le porte parole du ministère allemand de la Défense, le capitaine Christian Dienst.
De son côté, EADS a réagi en indiquant qu'il participerait à la réunion, avec lui aussi "la volonté de négocier une solution acceptable".
"Nous avons compris que nous serons invités à la prochaine réunion des secrétaires de la défense (des sept pays clients) et EADS se rendra à cette réunion avec la volonté de négocier une solution acceptable", a déclaré un porte-parole.
Le ministère français de la Défense n'a fait aucun commentaire, alors que le ministre Hervé Morin avait affirmé mercredi encore que la France "ferait tout pour sauver ce programme", emblème des programmes communs de défense européens.
Les sept Etats s'étaient engagés en 2003 à acquérir les appareils pour 20 milliards d'euros. Or, le coût du développement de l'A400M, qui a pris trois ans de retard, a explosé au fil des ans. Selon les sources, le trou pourrait atteindre jusqu'à 11 milliards d'euros.
EADS a fait monter la pression cette semaine, plaidant que la poursuite du programme mettait en péril sa rentabilité, et qu'il était hors de question de l'achever sans rallonge des clients.