Un peu moins de 2.000 salariés ont bénéficié de formations en période de chômage partiel depuis le printemps dernier, a annoncé mardi le conseil régional d'Alsace, initiateur de la démarche pionnière en France.
Ce bilan a été qualifié d'insuffisant et de "mitigé" par le président de la Région (UMP), André Reichardt, mais la mesure continuera d'être proposée aux entreprises.
Seules, 20 entreprises sur 600 ont adhéré au dispositif pour un total de 1.989 salariés et les crédits engagés en 2009 n'ont représenté qu'un peu plus du tiers de l'enveloppe prévue, soit 365.000 euros sur un total disponible d'un million, ont précisé les services de la région.
"Ce n'est pas assez, la possibilité n'est pas utilisée à la hauteur de ce qu'elle devrait être", a commenté M. Reichardt lors d'une réunion de suivi chez l'un des utilisateurs, l'entreprise Pakéa de Rixheim (Haut-Rhin).
Le souci des entreprises de rester discrètes quand elles sont en sous-activité et la difficulté de trouver les formations disponibles "à la bonne date et avec un nombre suffisant de participants" ont été évoqués comme les principaux freins par les représentants du patronat lors de la réunion.
La sous-utilisation n'est en revanche à mettre au compte ni de la communication qui a été large, ni de la complexité administrative qui n'est pas rédhibitoire, ont-ils estimé.
"Les premières formations ont démarré en moins d'un mois", a souligné David Vermelle, secrétaire général de Pakéa. Cette pme de machines pour des produits d'emballages en carton a envoyé 42 de ses 61 salariés dans des formations diverses de perfectionnement (logiciel 3D du bureau d'études, anglais technique, automatisme, moyens de paiement à l'export) durant ses périodes de chômage technique l'automne dernier.
La région Alsace avait été la première de France à instaurer une incitation financière à l'envoi en formation de salariés d'entreprises en chômage technique, par un accord du 7 avril 2009 avec les organisations patronales et syndicales. En règle générale, sa subvention abonde le financement classique de façon à ce que l'entreprise n'ait rien à débourser d'elle-même.
Le groupe Lohr Industrie (1.300 salariés) avait été l'un des principaux utilisateurs du dispositif avec 281 employés concernés.