Le maintien des quotas de production de l'Opep semblait acquis lundi, à la veille de sa réunion en Angola, les ministres étant satisfaits des cours actuels du baril.
La production de pétrole de l'Opep ne connaîtra "pas de changement" durant sa réunion mardi, les prix du baril étant "excellents", a affirmé lundi à son arrivée dans la capitale angolaise le puissant ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi.
Quelques heures auparavant, le secrétaire général de l'organisation, Abdallah el Badri, avait admis qu'un "consensus" régnait en faveur d'un maintien des quotas de production à 24,84 millions de barils par jour (mbj), en vigueur depuis le 1er janvier 2009.
La satisfaction d'un baril à 75 dollars, un niveau auquel les ministres n'auraient même pas osé aspirer un an plus tôt quand les cours s'étaient effondrés à près de 30 dollars, semblait ainsi largement l'emporter sur les craintes entourant la santé du marché.
Le ministre irakien Hussein Chahristani avait affirmé dimanche à Luanda qu'un "prix entre 70 et 80 dollars serait raisonnable pour les producteurs", car il permettra de maintenir les investissements pétroliers sans pour autant affecter l'économie mondiale.
"Si vous regardez les prix (ils sont) très confortables, mais si vous regardez l'offre et la demande, surtout les stocks (...), ils sont un peu élevés", avait toutefois affirmé M. Badri, également ministre algérien du Pétrole, en ajoutant que l'Opep devait "les ramener à des niveaux raisonnables".
Le ministre qatari de l'Energie, Abdallah al-Attiyah, s'est même montré optimiste pour l'avenir. "Il y de la demande (de pétrole, ndlr) venant d'Inde, de Chine et d'autres parties du monde", a-t-il déclaré lundi à Luanda.
"Avec un peu de chance, 2010 sera une meilleure année que 2009" marquée par un recul de la consommation mondiale sur fond de récession planétaire, a-t-il poursuivi.
"La réunion de demain (mardi) est partie pour être un non événement, tout comme la précédente, en septembre", jugeait ainsi Torbjorn Kjus, de la maison de courtage DBN Nor.
La question du respect des quotas de production pourrait néanmoins être abordée mardi, alors que la production réelle de l'Organisation s'est graduellement écartée de son plafond officiel.
L'Opep 11 (les 11 membres soumis à des quotas de production, excluant l'Irak) a pompé 26,8 mbj en décembre, selon l'Agence internationale de l'Energie.
L'excédent de production se chiffre ainsi à 1,8 mbj, soit l'équivalent de la production entière de la Libye, un pays de taille moyenne au sein du groupe.
La production totale du cartel (Irak inclus) atteint 29,1 mbj, le chiffre le plus élevé de l'année, et elle est "supérieure d'1 mbj à son niveau de février", précise l'Agence.
"Je vais demander aux ministres de mieux respecter (leurs quotas), j'aimerais une meilleure discipline", a ainsi affirmé M. Badri.
L'Angola, qui a rejoint l'Opep trois ans plus tôt et achève une année de présidence, accueille pour la première fois une réunion de l'Opep sur son sol.
Pour cette nouvelle puissance pétrolière, qui a ravi au Nigeria le rang du premier producteur africain, le sommet pétrolier est une occasion de marquer son retour sur la scène internationale, après 27 ans de guerre civile et 7 de paix.
Après l'Opep, l'Angola sera de nouveau sous les projecteurs avec la Coupe d'Afrique des Nations (CAN), qui réunira les 16 meilleures équipes de football du continent du 10 au 31 janvier 2010.