Le Parlement koweïtien a approuvé mardi à l'unanimité le traité sur l'union monétaire du Conseil de coopération du Golfe (CCG) prévoyant une monnaie unique dont le lancement prendrait jusqu'à 10 ans, selon le chef de la diplomatie.
Le traité, signé en juin par quatre des six monarchies du CCG, stipule la mise en place en 2010 d'un Conseil monétaire du Golfe. Ce Conseil devrait former une Banque centrale du CCG, qui se chargera ensuite du lancement de la monnaie unique.
Au terme d'un bref débat, les 64 membres de la Chambre, dont les 16 ministres qui ont un droit de vote au Parlement, ont approuvé le traité qui devrait être entériné par les chefs d'Etat du CCG lors de leur sommet annuel prévu le 14 décembre à Koweït.
Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Mohammad al-Sabah, a expliqué au Parlement que le lancement de la monnaie unique était un processus long à réaliser, qui "pourrait prendre jusqu'à 10 ans".
Les monarchies du CCG ont prévu de lancer leur monnaie unique au début de l'année prochaine, mais les indications se sont multipliées que cette échéance était irréaliste.
En novembre, le gouverneur de la Banque centrale saoudienne, Mohammad al-Jasser, a laissé entendre que le lancement de la monnaie unique prendrait du retard.
Outre le Koweït, l'Arabie saoudite, Bahreïn et le Qatar ont signé et ratifié le traité sur l'union monétaire. Les deux autres membres du CCG --Emirats arabes unis et Oman-- ont refusé de le signer et se sont retirés du projet.
Les Emirats voulaient marquer leur désaccord sur le choix de Ryad comme siège de la future Banque centrale du Golfe. Oman a indiqué depuis 2007 qu'il ne voulait pas faire partie de l'accord.
Les monnaies nationales des six membres du CCG sont indexées sur le dollar à l'exception du dinar koweïtien, lié depuis mai 2007 à un panier de devises et non plus au seul dollar, une mesure destinée à lutter contre l'inflation.
Lors d'un récent débat parlementaire, plusieurs députés koweïtiens s'étaient inquiétés de l'impact attendu de la monnaie unique du CCG sur le dinar et l'économie nationale.