
La Bourse de Dubaï a poursuivi sa baisse mardi, perdant plus de 21% de sa valeur depuis l'annonce des difficultés financières de l'émirat le 25 novembre, alors que les autorités de Dubaï assuraient soutenir le géant immobilier Nakheel mais sans garantir sa dette.
Les créanciers de Nakheel ont tenu leur première réunion depuis la demande d'un moratoire sur la dette de la compagnie, concernant le paiement, prévu le 14 décembre, de 3,5 milliards de dollars d'obligations islamiques.
L'indice DFM de la Bourse de Dubaï a terminé en baisse de 6,12% à 1.638,05 points. La Bourse avait déjà fermé en baisse de 5,84% lundi.
Depuis l'annonce par les autorités de Dubaï de leur intention de demander un moratoire de six mois sur la dette du conglomérat public Dubai World, la Bourse de l'émirat a perdu plus de 21,7% de sa valeur.
La Bourse de la capitale, Abou Dhabi, a également fermé en baisse de 3,36% mardi, à 2.538,73 points. Depuis le 25 novembre, elle a perdu 12,7% de sa valeur.
La chute des deux places financières des Emirats intervient alors que, selon le quotidien "The National" relevant du gouvernement d'Abou Dhabi, les créanciers de Nakheel, filiale du conglomérat public Dubai World, ont tenu lundi une première réunion à Dubaï.
La réunion a regroupé des représentants des Britanniques HSBC, Royal Bank of Scotland, Standard Chartered et de Lloyds, et des établissements émiratis Abou Dhabi Commercial Bank et Emirates National Bank of Dubai, a précisé le journal.
A Londres, le quotidien The Times a indiqué que les six banques avaient tenu une réunion avec Rothschild and Deloitte, les conseillers de Dubai World, pour tenter de déterminer si le groupe pourrait payer les intérêts sur les obligations de Nakheel lundi prochain.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Dubai World a refusé de confirmer.
Dubai World avait annoncé le 30 novembre qu'il allait restructurer certaines des 10 compagnies composant le groupe et renégocier avec les créanciers leur dette qui s?élève à 26 milliards de dollars. La dette globale de Dubai World est estimée à 59 milliards de dollars.

Dans une déclaration à la chaîne satellitaire al-Arabiya, le directeur du département financier de Dubaï, Abdel Rahman al-Saleh, a affirmé que Nakheel avait "suffisamment de rentrées financières et d'avoirs pour remplir ses engagements très facilement".
Nakheel "pourrait vendre une partie de ses avoirs pour remplir ses engagements financiers", a ajouté M. al-Saleh qui est le "ministre des Finances" pour l'émirat de Dubaï.
Le géant immobilier est notamment le promoteur des îles en forme de palmier au large de Dubaï.
Tout en réitérant que Dubaï ne garantissait pas la dette de Nakheel, il a affirmé que les autorités de l'émirat lui avaient fourni une aide de 2,5 milliards de dollars environ avec la mise en place d'un fonds spécial en juillet dernier.
Le quotidien émirati al-Bayane, citant "des sources bancaires britanniques", a révélé pour sa part que Dubai World demanderait à ses créanciers un rééchelonnement de la dette.
"Dubai World et les banques britanniques qui figurent parmi ses créanciers sont en voie de parvenir à une solution satisfaisante qui préserverait les intérêts des deux parties", a affirmé al-Bayane, organe du gouvernement de Dubaï.
Le quotidien britannique The Guardian avait affirmé vendredi que les créanciers de Dubai World allaient rejeter la demande de moratoire, ce qui précipiterait "automatiquement" un défaut de paiement de Dubai World.