
L'accord signé dans la nuit de lundi à mardi entre les cinq organisations professionnelles de restaurateurs et deux syndicats de salariés, mais rejeté par trois autres, représente "un milliard d'euros de pouvoir d'achat pour les salariés", ont souligné mardi les signataires.
Lors d'une conférence de presse commune, les cinq organisations patronales (Umih, Synhorcat, GNC, CPIH, Fagiht), ainsi que la CFDT et la CFE-CGC qui ont annoncé leur intention de parapher le texte ont détaillé "l'accord historique" obtenu à l'issue de 17 heures de négociations.
"Les syndicats qui ne croient pas bon de signer et d'en faire profiter les salariés devront en rendre compte à ces salariés", a estimé Doudou Konate, secrétaire fédéral CFDT qui lui juge l'accord "historique".
Didier Chenet (Synhorcat) a qualifié cet accord de "complet", car il couvre tous les domaines : les salaires, les congés et jours fériés, la formation, le tutorat, la protection sociale.
Selon les signataires, cela représente "un milliard d'euros de pouvoir d'achat pour les salariés", a-t-il insisté. Pour les hôtels et restaurants, en comptant les charges, cela représente 1,35 milliard d'euros, soit 60% des gains obtenus avec le passage de la TVA de 19,6 à 5,5% (2,4 milliards d'euros par an en tenant compte de la perte d'allègements sociaux).
Un premier accord en juillet, accepté par la CFDT et la CFE-CGC, avait été rejeté par la CGT, FO et la CFTC qui avaient en outre fait valoir le droit d'opposition, conduisant à de nouvelles négociations.
Les signataires ont mis en avant la "prime TVA", négociée pour trois ans, représentant 2% du salaire annuel brut par salarié, plafonnée à 400 euros par an et soumise à diverses conditions dont un minimum d'ancienneté. Cette prime n'est pas pérenne et ne s'applique pas aux saisonniers, ce que réclamaient CGT, FO et CFTC.
"Je ne vois pas de quel droit un syndicat priverait ses salariés d'une prime de Noël de 400 euros", a tonné André Daguin (Umih), omettant de préciser que le texte stipule que la prime sera versée à partir du 1er juillet 2010.