La France a accepté de se fixer comme objectif de ramener son déficit public en dessous de 3% du PIB dès 2013, comme demandé par Bruxelles, mais à condition qu'une croissance forte permette de respecter ce délai "très ambitieux", a déclaré mardi à l'AFP le ministère de l'Economie.
"Pour l'instant on se fixe l'objectif de revenir sous les 3% en 2013, mais on souligne que c'est un objectif très ambitieux", a-t-on affirmé dans l'entourage de la ministre Christine Lagarde.
"On prend acte de la recommandation de la Commission européenne et on remarque qu'elle l'a assortie d'une prise en compte de la conjoncture économique", a-t-on ajouté.
Selon Bercy, il faudra qu'une "croissance forte" soit au rendez-vous pour pouvoir respecter ce délai. Jusqu'ici, Paris contestait la recommandation de Bruxelles, qu'elle ne jugeait pas réaliste.
Le gouvernement français affirmait vouloir ramener en 2014 le déficit public sous les 3%, limite fixée par le pacte de stabilité européen.
Le déficit est attendu l'an prochain au niveau record de 8,5% du produit intérieur brut. Le président Nicolas Sarkozy a annoncé la réunion prochaine d'une conférence nationale sur ce sujet.
"Sur le fond, il n'y a pas de divergences stratégiques notables avec Bruxelles : les mesures de soutien à l'activité devront être retirées graduellement, pas trop vite pour ne pas casser la reprise, et ensuite on engagera un effort majeur pour assainir nos finances publiques", a-t-on expliqué dans l'entourage de Mme Lagarde.
Pour cela, a-t-on rappelé, le gouvernement français mise sur une maîtrise accrue des dépenses publiques et sur des réformes structurelles pour augmenter la croissance, mais n'entend pas augmenter les impôts.
Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia a affirmé lundi que la réduction du déficit devra passer "essentiellement" par la maîtrise des dépenses, mais pas "uniquement", laissant entendre qu'il faudrait probablement aussi augmenter les impôts.
Les ministres des Finances de l'UE, réunis mercredi à Bruxelles, doivent se prononcer sur les recommandations de la Commission.