La CGT-Caisses d'Epargne a déposé une plainte avec constitution de partie civile contre François Pérol pour protester contre sa nomination à la tête du groupe Banque Populaire-Caisse d'épargne (BPCE), a-t-on appris mardi auprès de l'avocat du syndicat.
Le parquet de Paris avait déjà ouvert une enquête préliminaire, finalement classée sans suite début septembre, après le dépôt de quatre plaintes pour "prise illégale d'intérêt" des syndicats Sud et CGT des Caisses d'Epargne et des associations Anticor et Contribuables associés.
A l'issue des investigations, au cours desquelles M. Pérol a été entendu par les policiers de la Brigade financière, le parquet avait considéré qu'aucune charge ne pouvait être retenue à l'encontre de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée.
La CGT-Caisses d'Epargne a déposé le 25 novembre une nouvelle plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal de grande instance de Paris, selon Me Jérôme Karsenti. Il revient désormais à la doyenne des juges d'instruction du pôle financier, Françoise Desset, d'ouvrir ou pas une information judiciaire, confiée à un juge d'instruction.
Le délit de prise illégale d'intérêts est passible d'une peine de 5 ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende.
"Nous avons trouvé assez étonnant l'avis de classement sans suite du parquet qui a repris les arguments développés par M. Pérol au cours de son interrogatoire", a expliqué à l'AFP l'avocat de la CGT-Caisses d'Epargne, Me Karsenti.
Les plaignants estiment que M. Pérol, 45 ans, ancienne figure incontournable de la présidence sur les dossiers économiques et industriels, avait à ce titre joué un rôle essentiel dans la fusion des deux établissements bancaires dont il a pris la tête fin février juste après son départ de l'Elysée.
Le parquet de Paris a de son côté considéré que la mission de François Pérol à l'Elysée s'est limitée "à informer et donner un avis au président de la République sur le rapprochement des groupes Banque populaire et Caisse d'Epargne, sur le soutien financier de l'Etat et sur l'explication à donner à l'opinion publique".
La fusion Banque Populaire-Caisses d'Epargne a donné naissance au deuxième groupe bancaire de France avec 8.000 agences et 110.000 salariés.