Le trafic de faux papiers est du ressort de la police plus que de la fédération française du bâtiment (FFB), a estimé mardi son président au moment où le gouvernement menace de sanctionner les employeurs de sans-papiers.
"Le trafic de faux papiers est plus un problème de police que celui de la Fédération française du bâtiment. La réponse est dans les mains des ministres concernés", a déclaré Didier Ridoret au cours d'une conférence de presse.
Pour le président de la FFB "ce sont les préfectures qui vérifient les papiers des personnes étrangères que les entreprises veulent embaucher. Cela peut prendre de trois heures à quelques jours".
"On ne peut pas régulariser des gens qui ont des faux papiers. Cela me semble très difficile", a ajouté M. Ridoret.
Face à la pression des syndicats, en particulier de la CGT qui a relancé en octobre un mouvement de grève des travailleurs sans papiers, le gouvernement tente de reprendre la main sur le dossier, en s'attaquant en premier lieu aux entreprises qui les emploient.
Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a indiqué lundi qu'il présenterait fin décembre ou début janvier un texte, au terme duquel les établissements employant des sans-papiers pourront être frappés de fermeture administrative.
"Je ne suis pas persuadé que cela peut déjouer le trafic des faux papiers", a estimé le président de la FFB, qui a de nouveau "condamné toute entreprise qui embaucherait des sans-papiers".
De nombreux sans-papiers travaillent dans des secteurs en manque de main d'oeuvre, dits "en tension", comme la restauration, le bâtiment, la sécurité ou les employés de maison, sans pour autant obtenir un titre de séjour.