Pôle emploi va prendre "un peu de temps avant de mettre en oeuvre l'entretien unique d'inscription" qui doit simplifier les démarches des chômeurs et suppose la polyvalence des agents, a déclaré lundi le directeur général Christian Charpy, lors d'une convention du management.
L'entretien unique doit permettre d'avoir un même interlocuteur pour obtenir une aide et un suivi, et, le cas échéant, calculer les droits à indemnisation.
S'exprimant devant 1.700 cadres réunis à Paris, M. Charpy a rappelé que Pôle emploi "avait été créé dans la tourmente, celle de la crise économique" et a souligné le travail "considérable" engagé en près d'une année d'existence.
"Mais certaines réalisations sont encore inachevées", a-t-il déclaré.
Pour l'entretien unique d'inscription, "il est en place pour les demandeurs d'emploi non indemnisables grâce au travail des plateformes téléphoniques", mais il est "à mettre en place pour ceux qui peuvent bénéficier d'une indemnisation", a noté M. Charpy selon le texte de son discours, écourté pour céder la place au chef de l'Etat.
"J'ai souhaité prendre un peu de temps avant de mettre en oeuvre l'entretien unique", a-t-il ajouté, expliquant qu'un test est cours en région Centre.
Autre retard: le numéro unique pour les entreprises, 3995, annoncé pour cet automne, sera seulement "déployé à partir de la fin de l'année".
Concernant le regroupement en "sites mixtes" des guichets ANPE et Assedic, M. Charpy a admis "peut-être quelques reports sur 2010 mais en nombre limité".
Il y en a 575 à ce jour sur un objectif de 921 (903 hors sites spécialisés).
"La situation actuelle de trop nombreux sites mixtes demeure insatisfaisante sur de nombreux points: organisation, conditions de travail avec des agences sur deux implantations, exiguïté des locaux, le nomadisme, l'informatique", a-t-il également admis, reprenant les doléances du personnel.
"Il faut sans tarder passer à la seconde étape", a-t-il dit, citant la charte d'aménagement des locaux et l'unification des implantations.
Alors que les syndicats tirent la sonnette d'alarme depuis des mois sur les risques que fait peser le stress lié à la réforme et à l'explosion du nombre d'inscrits, la direction a adressé un questionnaire aux salariés.
Proposé du 5 au 20 novembre, il a obtenu "un taux de réponse de 52,4%", a indiqué Martine Arikilian, chef du département des conditions de travail.
Pôle emploi compte 48.000 salariés, dont 30.000 contractuels de droit public issus de l'ANPE.
Si on inclut absolument toutes les catégories de demandeurs d'emploi, y compris ceux qui sont en formation ou en contrat aidé, la barre des quatre millions d'inscrits a été franchie en avril 2009.