La commission Juppé-Rocard est parvenue à un accord sur le grand emprunt, a annoncé mercredi à l'AFP Olivier Ferrand, son rapporteur, sans en dévoiler le montant qui selon les Echos devrait atteindre 35 milliards d'euros.
Les membres de la commission Juppé-Rocard ont trouvé "un accord collectif sur le montant" du grand emprunt, à l'issue de sa dernière réunion de travail, a indiqué M. Ferrand, président du groupe de réflexion Terra Nova, proche du PS.
Selon les Echos à paraître jeudi, "le rapport préconise 35 milliards d?euros d?investissements publics d?avenir". Un tel montant avait été évoqué par Alain Juppé devant des militants UMP, avait rapporté mardi le quotidien Sud-Ouest.
Le rapport final "sera remis le 19 (novembre), jeudi", au président de la République Nicolas Sarkozy, a indiqué M. Ferrand.
Un autre membre de la commission, sous couvert d'anonymat, a également évoqué cette date, retenue selon lui sous réserve de l'agenda de Nicolas Sarkozy, qui devrait se rendre à Bruxelles ce jour-là.
Le président de la République doit rendre au début du mois de décembre son arbitrage final sur le montant du grand emprunt, qui ne se situera "pas en-dessous de 25 milliards et pas au-delà de 50 milliards d'euros", avait indiqué l'Elysée début novembre.
Par ailleurs, la dernière réunion de la commission Juppé-Rocard, qui a duré une grande partie de la journée, a également porté sur la manière dont seraient évalués les investissements proposés.
"L'idée centrale est que la commission ne se prononce pas sur des projets individuels d'investissements, (...) mais identifie les secteurs et les priorités politiques d'avenir", a expliqué M. Ferrand, se refusant à décliner les secteurs en question.
D'après les Echos, qui ne cite pas de source, sept priorités ont été identifiées: "soutien à l?enseignement supérieur et à la recherche, économie numérique, bioéconomie, énergies renouvelables, ville de demain, mobilités du futur et soutien aux pme innovantes".
La commission va "rechercher des institutions intermédiaires dans ces métiers pour pouvoir sélectionner les projets par appel d'offres", a précisé Olivier Ferrand.
Alors que le Trésor juge que la France, déjà lourdement endettée, a une capacité d'emprunt supplémentaire de 20 à 30 milliards d'euros, une partie de la majorité avait plaidé pour un effort plus ambitieux, de 50 à 100 milliards.
Le grand emprunt se heurte aux réticences de Bruxelles, qui a demandé mercredi à la France de ramener d'ici 2013 son déficit public dans la limite de 3% du PIB. "Un emprunt public augmente la dette, ça c'est évident", a déclaré le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia.
Annoncé par Nicolas Sarkozy le 22 juin, le grand emprunt prévu pour début 2010 vise, parallèlement au plan de relance, à doper l'économie à plus long terme, en faisant financer par l'Etat des "investissements stratégiques" pour les "générations futures".