Le gouvernement chinois a publié mercredi une rafale de statistiques confirmant la reprise de l'économie et s'est dit plus que jamais certain d'atteindre son but de 8% de croissance sur l'année -- dont plus aucun analyste ne doutait.
Production industrielle, ventes de détail et investissements en capital fixe en hausse, modération de la déflation et de la chute des exportations: "au vu des résultats d'octobre, le gouvernement a davantage de raisons de croire que les fondements (de l'économie) se sont renforcés", assez pour atteindre le "but de croissance pour l'année", a déclaré Sheng Laiyun, porte-parole du Bureau national des statistiques.
Ce redressement est notamment dû à 11 mois de politiques gouvernementales menées à la force du poignet: grand plan de relance de l'économie, par les investissements principalement, annoncé en novembre 2008 (400 mds d'euros sur deux ans), total assouplissement de la politique monétaire, mesures fiscales de soutien par secteurs industriels.
L'un des premiers résultats a été le bond entre janvier et octobre des investissements en capital fixe dans les zones urbaines: +33,1%, soit 5,9 points de pourcentage de plus que sur la même période de 2008, selon le Bureau national des statistiques.
La production industrielle a poursuivi sa progression en octobre, atteignant 16,1% sur un an, nettement plus forte que celle d'octobre 2008 (+8,2%), mois durant lequel la crise économique mondiale avait commencé à se faire sentir en Chine.
Sans repasser dans des territoires positifs, l'indice des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation ou de la déflation en Chine, a atténué son déclin.
Il a accusé une baisse de 0,5% en glissement annuel en octobre, après avoir chuté de 1,1% sur les neuf premiers mois de l'année.
Les ventes de détail, reflétant la consommation des citoyens, ont pour leur part progressé de +16,1% en glissement annuel en octobre, une hausse très en retrait par rapport à octobre 2008, mais supérieure à septembre dernier.
Depuis plusieurs années, le gouvernement souhaite accroître la consommation des ménages. Cet objectif est d'autant plus d'actualité cette année pour accélérer le rééquilibrage de l'économie.
Pour l'heure, les critiques du plan de relance chinois soulignent que pour pallier la chute de ses exportations qui ont fait sa richesse, la Chine est devenue dépendante des investissements officiels, insoutenables sur le long terme, et du crédit facile pour soutenir le plan gouvernemental. Mais que la consommation contribue encore insuffisamment à la croissance.
"Je pense que la part de la consommation dans la croissance économique va continuer d'augmenter", a affirmé Sheng prédisant un boom d'ici au Nouvel an occidental ou chinois (14 février).
Parallèlement, le commerce extérieur chinois donne des signes de redressement, avec une chute des exportations moindre en octobre que le mois précédent (-13,8% en glissement annuel, après -15,2%), et un excédent de près de 24 milliards de dollars, selon les Douanes.
Le tout devrait conforter le gouvernement qui a commencé à affiner à la marge sa politique de contrôle monétaire souple.
Les banques chinoises ont d'ailleurs donné un coup de frein au crédit en octobre par rapport aux mois précédents, selon les chiffres de la banque centrale.
"Les plus récentes statistiques économiques montrent que la reprise est sur les rails", a commenté Jing Ulrich de JP Morgan.