La chancelière allemande Angela Merkel a laissé entendre mardi que Berlin n'aiderait pas General Motors à restructurer sa filiale européenne Opel, en déclarant qu'elle attendait du constructeur américain qu'il supporte l'essentiel des coûts de la restructuration.
La restructuration d'Opel ne sera effective "que si General Motors supporte l'essentiel des coûts avec ses propres ressources financières", a déclaré la chancelière lors de son premier discours aux députés du Bundestag depuis qu'elle a été reconduite dans ses fonctions.
"Nous attendons qu'Opel présente un plan fiable rapidement", a ajouté Mme Merkel, qui a indiqué "regretter profondément" la décision du constructeur américain de conserver sa filiale européenne.
Il faut aussi "que General Motors rembourse (à l'Allemagne) le crédit" de 1,5 milliard d'euros accordé à Opel pour assurer sa survie, a exigé la chancelière.
Le constructeur américain, qui a déjà remboursé récemment une partie de ce crédit, a indiqué avoir remboursé mardi une traite de 200 millions d'euros sur le crédit accordé par Berlin. "Il nous reste 600 millions d'euros à payer. Nous comptons le faire avant le 30 novembre", a déclaré le directeur financier de GM, Enrico Digirolamo, dans un communiqué.
Outre son prêt, l'Allemagne avait promis des aides publiques pouvant aller jusqu'à 4,5 milliards d'euros à l'équipementier canadien Magna, repreneur désigné d'Opel pendant de longs mois.
Mais les propos d'Angela Merkel, qui s'exprimait pour la première fois publiquement depuis que General Motors a annoncé mercredi dernier à la surprise générale vouloir restructurer Opel de son propre chef, sont un message clair en direction de l'américain de ne pas espérer de soutien du même ordre.
GM table sur des coûts de restructuration de 3 milliards d'euros, une étude du cabinet de notation Moody's citée par la presse allemande évoque toutefois des coûts probables supérieurs à 5 milliards d'euros.
Le patron de GM, Fritz Henderson, était en Allemagne mardi où il a rencontré le président allemand du comité d'entreprise d'Opel, Klaus Franz. Il a "affirmé qu'Opel devait retrouver sa puissance passée en Europe, avec une large indépendance et une autonomie au sein de GM", selon un communiqué du représentant des salariés.
Klaus Franz attend désormais "un projet détaillé pour Opel en Europe jusqu'en 2014 avec un plan de financement solide", ajoute-t-il.
M. Henderson doit encore s'exprimer mardi à Rüsselsheim (ouest), siège d'Opel en Allemagne, et pourrait livrer des détails de son plan.
Environ la moitié des 50.000 salariés d'Opel sont employés en Allemagne, répartis dans quatre sites de production dont un ou deux seraient menacés de fermeture. General Motors a d'ores et déjà déclaré que 10.000 emplois devraient être supprimés, sans détailler leur répartition par pays.