La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a déclaré mardi devant l'Assemblée nationale qu'il n'était "pas question" de "recaler" ou de "décaler" la réforme de la taxe professionnelle, contestée jusque dans les rangs de la majorité.
"Il n'est pas question (...) ni de la recaler, ni de la décaler, il est question de dialoguer et d'aboutir", a-t-elle affirmé devant les députés, en réponse à une question de Marie-Odile Bouillé (PS).
"Les collectivités territoriales bénéficieront de la compensation intégrale de leurs ressources", a-t-elle ajouté.
Mme Lagarde a rendu "hommage au travail exceptionnel réalisé par la majorité de cette assemblée".
L'Assemblée nationale n'a voté la réforme de la taxe professionnelle qu'au terme d'un long bras de fer entre le gouvernement et sa majorité UMP. Mais la fronde agite désormais des sénateurs de la majorité, menés par l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a prévenu mardi que les sénateurs ne voteraient pas la réforme de la taxe professionnelle "en l'état".
"Nous avons tenu de multiples réunions, reçu à de multiples reprises les députés. Nous ferons, et nous avons déjà commencé d'ailleurs, la même chose avec les sénateurs", a assuré la ministre de l'Economie.
Sur l'industrie en particulier, "l'impact de la taxe professionnelle est catastrophique" et sa réforme va permettre "un allègement de charges de 2,4 milliards d'euros, c'est-à-dire 40% des bénéfices qui vont à un secteur représentant 12% de notre activité", une part qui "doit grimper", a ensuite affirmé Christine Lagarde, en réponse à une question d'Alain Bocquet (PCF).
"Supprimer la taxe professionnelle en l'état, soutenir le crédit-impôt recherche et le développer, encourager les pôles de compétitivité, voici trois éléments qui sous-tendront une politique industrielle à laquelle nous préparons de nouvelles propositions pour l'avenir", a poursuivi la ministre.