La banque britannique Royal Bank of Scotland (RBS), possédée à 70% par le gouvernement, a annoncé lundi la suppression de 3.700 emplois dans son réseau de succursales britanniques, dans le cadre de la restructuration de ses activités de détail dans le pays.
Ces suppressions d'emplois, qui commenceront en mai, représentent 14% des effectifs concernés. Elles n'ont pas de rapport avec les cessions que devrait annoncer la banque mardi, dans le cadre des demandes de la Commission européenne en échange de l'aide reçue depuis le début de la crise.
Dans un communiqué publié lundi après la clôture de la Bourse, la banque indique qu'elle "a entamé un processus de consultation avec ses employés au Royaume-Uni sur une restructuration de sa division de banque de détail", et que cela "résultera en la perte d'environ 3.700 emplois dans les succursales".
"Nous consultons les employés et leurs représentants, dont le syndicat Unite (le plus gros du pays, ndlr) et ferons tout ce que nous pouvons pour réduire les licenciements à un minimum absolu", écrit la banque.
Brian Hartzer, le directeur général de cette division, explique dans le communiqué que RBS "doit faire mieux pour ses clients et ses actionnaires en modernisant la manière dont elle opère".
"Nous avons 30% d'employés effectuant des tâches administratives de plus par client que NOS concurrents, et ils passent moins de la moitié de leur temps à s'occuper de la clientèle", a-t-il observé, insistant : "Nous devons et pouvons faire mieux".
M. Hartzer a considéré les suppressions d'emplois comme "profondément regrettables mais nécessaires".
Un responsable du syndicat Unite, Rob MacGregor, a qualifié de "complète folie" l'annonce de lundi, "extrêmement à courte vue, alors que les banques sont plus occupées que jamais avec une clientèle qui recherche de plus en plus un service local amical auquel elle puisse faire confiance".
RBS, selon les calculs de la BBC, a déjà dévoilé 10.000 suppressions d'emploi dans ses activité d'investissement et de back office au Royaume-Uni, depuis le début de la crise et 6.000 à l'étranger. La banque a 170.000 employés dont 105.000 au Royaume-Uni.
Autre mauvaise nouvelle : la Commission européenne devrait lui ordonner davantage de cessions d'actifs, en échange de l'aide gouvernementale reçue depuis un an, que ce que RBS envisageait initialement. Le titre a fini en baisse de 7,8% à la Bourse de Londres, dans un marché en hausse de 1,19%.
Mardi, le gouvernement devrait faire des annonces importantes concernant RBS et Lloyds, qu'il possède à 43%. Si Lloyds pourrait échapper à une participation coûteuse au plan gouvernemental de protection des actifs toxiques, au profit d'une augmentation de capital, RBS sera pour sa part obligée d'y souscrire et les termes exacts devraient être présentés mardi.
Par ailleurs est attendue la liste des cessions que les deux banques devront faire pour satisfaire aux exigences de Bruxelles. La BBC croyait savoir lundi que Lloyds aurait à vendre ses banques Cheltenham & Gloucester et sa banque en ligne Intelligent Finance.
RBS devrait se séparer de ses activités d'assurance Direct Line, Churchill et Green Flag, ainsi que de 300 succursales bancaires.