Il ne faut pas penser les questions sociales "uniquement de manière comptable", a estimé mercredi sur RMC et BFM-TV la présidente du Medef Laurence Parisot, tout en estimant que le grand emprunt ne devait pas "financer des prestations sociales".
"Le grand emprunt a une vertu. C'est de provoquer un remue-ménage général sur ce que doivent être les investissements pour l'avenir de notre pays", a expliqué Mme Parisot, mais "il n'est absolument pas question que le grand emprunt puisse servir à financer des prestations sociales. Là ce serait de la cavalerie dans notre système social. Ce serait tout à fait dramatique".
Interrogée sur la déclaration de Philippe Séguin qui a jugé qu'il faudrait augmenter les prélèvements sociaux, compte tenu du déficit de la sécurité sociale, Mme Parisot a répondu: "c'est possible, mais c'est réducteur d'appréhender les questions sociales" de cette manière, "je pense qu'il ne faut pas penser ces question-là uniquement de manière comptable".
"Il y a des réformes à faire qui nous permettraient de réduire certaines dépenses, d'engranger plus de recettes", a-t-elle dit.
Soulignant la nécessité d'une réforme du système de retraites, elle souhaite que "la réforme, quand elle sera engagée, soit une réforme durable".
Elle a rappelé que le Medef demandait qu'à côté du système par répartition, "se développent des systèmes par capitalisation. Nous ne demandons surtout pas la substitution d'un système par rapport à l'autre, mais que les deux puissent coexister".
"Nous demandons à considérer la question de l'âge légal de départ à la retraite", a-t-elle ajouté, rappelant que selon les derniers calculs du conseil d'orientation des retraites, cela pourrait être 63,5 ans. "Mais le conseil d'orientation va au cours de l'année 2010 fournir de nouveaux calculs, (...) attendons les derniers calculs et on verra ce qui est souhaitable de faire", a-t-elle dit.