Les ventes du commerce spécialisé en France ont souffert de la crise, avec dix-huit mois de recul du chiffre d'affaires entre janvier 2008 et septembre 2009, selon une étude présentée mardi à la presse par la fédération professionnelle Procos.
Cette étude concerne les adhérents de la fédération, qui représentent entre 35 à 40% du chiffre d'affaires du secteur, a précisé une porte-parole.
Depuis le début de l'année, les seuls mois dans le vert ont été les mois de démarrage des soldes (janvier et juin). Les mois de février (-9,9%), mai (-8,3%) et août (-6,5%) ont été "catastrophiques". Le textile notamment a souffert de l'été indien.
Dans ce contexte, les enseignes développent deux stratégies: soit une politique de promotions relativement agressives, quitte à sacrifier les marges, soit une adaptation de l'offre ou du concept, avec des petits prix d'appel, des services ou le lancement d'un marché d'occasion.
Au premier semestre 2009, seul le secteur de l'alimentaire spécialisé a progressé (+0,8%), tandis que les loisirs ont accusé une baisse de 2,8%.
Le commerce souffre d'un "effet ciseaux", avec une hausse des loyers couplée à une baisse de la fréquentation.
"C'est insupportable pour nos comptes d'exploitation", a indiqué Jean-Luc Bret, président de Procos et de La croissanterie.
Malgré la crise, "les plans de développement ne sont pas fondamentalement bouleversés et restent globalement stables en 2009, indique l'étude. Pour 2009, elle prévoit 1.503 ouvertures, 310 fermetures et 865 restructurations.
En ce qui concerne l'ouverture du dimanche, les dirigeants des enseignes Procos n'y sont pas opposés, "mais nous voulons comprendre et connaître les conditions de l'ouverture", a déclaré M. Bret, faisant référence aux coûts en termes de charges ou de loyer.
"Certains bailleurs disent que les loyers augmenteraient de 10%", en cas d'ouverture dominicale, a-t-il souligné.
"Le consommateur a toujours 1.000 à dépenser. Même si on passe à 1.005, ils les dépensera en sept jours au lieu de six jours. Il ne faut pas que l'ouverture du dimanche pèse sur notre compte d'exploitation", a-t-il souligné.