Le gouvernement belge a "sommé" le groupe énergétique français GDF Suez de signer avant jeudi un accord pour régler le différend qui les oppose sur une contribution financière demandée au secteur nucléaire, ont indiqué dimanche deux de ses responsables.
Participant aux côtés du ministre belge des Finances Didier Reynders à un débat télévisé sur RTL-TVI, la ministre des Affaires sociales et de la Santé Laurette Onkelinx a ainsi confirmé des informations parues samedi dans le quotidien Le Soir.
Le groupe français a été "sommé de signer pour jeudi", a-t-elle souligné, tandis que M. Reynders l'approuvait de la tête.
Interrogé plus tard sur une chaîne de la télévision publique RTBF, M. Reynders a précisé qu'il "y aura des mesures à prendre pour un paiement en 2009".
"Soit il y aura un accord, ce qui serait plus simple, sinon il y aura une loi qui prévoira ce mécanisme", a-t-il averti, qualifiant au passage "d'erreur assez lourde" les déclarations du patron de GDF Suez, Gérard Mestrallet, jeudi.
"Quand on négocie avec un Etat, il faut le respecter", a insisté le ministre belge des Finances.
La Belgique exige 500 millions d'euros aux centrales belges au titre de leur rente nucléaire pour 2009. Selon le gouvernement, amorties depuis longtemps, ces centrales génèrent des bénéfices tels qu'une partie doit revenir à la collectivité via une contribution au budget de l'Etat.
GDF Suez a déjà payé sa part d'une taxe de 250 millions d'euros imposée en 2008 au secteur nucléaire tout en la contestant devant la cour constitutionnelle. Le patron de GDF Suez Gérard Mestrallet a fait savoir jeudi dernier qu'il ne s'acquitterait pas de la contribution demandée pour 2009.
"Ce ne sera pas 500 millions d'euros mais zéro", a dit M. Mestrallet lors d'une conférence de presse jeudi à Paris.
Commentant la déclaration de M. Mestrallet, Mme Onkelynx a estimé qu'elle était "inacceptable".
Ce désaccord ne remet cependant pas en cause la décision prise mardi par le gouvernement, qui a décidé de reporter de 2015 à 2025 la fermeture de trois réacteurs nucléaires en échange d'une nouvelle contribution des producteurs d'électricité.
Cette contribution, pour laquelle GDF Suez a donné son accord de principe, sera de 215 à 245 millions d'euros par an de 2010 à 2014.