L'organisation étudiante Unef a critiqué mercredi la gestion par l'Etat de son parc immobilier à Paris, lui reprochant une politique à "court terme" de vente au privé, au détriment du logement social étudiant.
"L'Unef juge choquant l'encart publicitaire publié en page 5 du Monde en date du 13 octobre par France Domaine, administration en charge de valoriser l'immobilier public, qui démontre le comportement incohérent et de court terme de l'Etat dans la gestion de son parc immobilier", selon un communiqué.
Cet encart propose la vente par appel d'offres d'un "ensemble immobilier à usage de bureaux" de 8.470 m2 de surface dans le 7ème arrondissement de Paris.
"Alors que le manque de foncier et d'immobilier reste le principal obstacle à la construction de logements étudiants, notamment en Ile-de-France (...), l'Unef dénonce le comportement rapace de France Domaine qui préfère valoriser à court terme l'immobilier de l'État (...) plutôt que de le mettre à disposition du logement social et du service public de la vie étudiante", ajoute-t-elle.
Selon la première organisation étudiante, à Paris moins de 1% des étudiants bénéficient d'un logement en résidence universitaire (7% au niveau national).
Dans ce cadre, "il ne faut pas s'étonner que le gouvernement ne respecte toujours pas les objectifs de 5.000 constructions de nouveaux logements étudiants par an jusqu'en 2014 comme l'État s'y était engagé en 2004".
"Comment ne pas être scandalisé par ce comportement schizophrène de l'Etat qui dénonce le manque de foncier d'un côté et l'accentue de l'autre en privatisant l'usage de bâtiments publics?", écrit l'Unef.
Elle conclut en demandant à la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, de "s'opposer" à ces ventes et de "récupérer le foncier et l'immobilier d'Etat libérés pour renforcer l'offre de logements sociaux étudiants".