Le directeur général de Pôle emploi, Christian Charpy, a estimé mercredi qu'"il faut éviter d'opposer le public et le privé" pour l'accompagnement renforcé des chômeurs, au lendemain de la remise d'un rapport montrant une plus grande efficacité du public.
"La première confirmation est qu'un accompagnement renforcé est efficace pour le retour à l'emploi. Et c'est une bonne chose. Ensuite, il faut éviter d'opposer le public et le privé. Aujourd'hui, on a besoin de tous", déclare M. Charpy au quotidien économique Les Echos.
Il souligne que "les premiers enseignements de cette étude ont pu immédiatement être pris en compte pour les nouveaux marchés passés cet été avec les opérateurs privés de placement, par exemple en ce qui concerne l'augmentation significative de l'intéressement aux résultats".
Le directeur général juge "totalement inexact" que Pôle emploi tarde à envoyer des chômeurs aux cabinets privés dans certaines régions. "Les trois quarts des opérations ont démarré, mais certains opérateurs connaissent des difficultés à trouver des locaux adaptés dans les endroits prévus", selon lui.
Quant au budget de Pôle emploi, M. Charpy juge "probable" que 2009 s'achève avec "un excédent", ce qu'il trouve "normal, compte tenu de la montée en charge progressive des dispositifs d'aide à la formation et des opérateurs privés de placement" et du report en 2010 d'"un certain nombre de dépenses immobilières prévues lors de la mise en place des sites mixtes".
Invité à dire si les 954 sites regroupant les agents ex-ANPE et ex-Assedic seront prêts fin 2009, M. Charpy laisse entendre que l'objectif pourrait ne pas être atteint, sachant que 420 sites ont déjà été réalisés.
"Nous mettons tout en oeuvre pour achever le programme d'ici à la fin de l'année. Ce sera le cas sûrement dans la très grande majorité des régions. Il reste deux difficultés: l'Ile-de-France et Paca, dans lesquelles la concertation avec le personnel est plus difficile", explique-t-il.
Après les propos de François Chérèque (CFDT) considérant que les difficultés à Pôle emploi risquent d'aboutir à la situation de France Télécom, M. Charpy affirme que cela le laisse "sans voix".
"Cela fait des mois que nous avons mis en place tous les relais nécessaires pour apporter un soutien aux agents dans le cadre d'un plan sur les risques psycho-sociaux et nous continuerons bien entendu tous les efforts nécessaires", ajoute-t-il.
Alors que des préavis de grève ont été déposés en Paca et que des grèves ont lieu en Corse et dans le Centre, M. Charpy estime que les périodes précédant les élections professionnelles sont "toujours plus agitées" mais trouve que "dans une entreprise qui change, il est normal qu'il y ait des inquiétudes".
Son objectif est de "négocier au plus vite la convention collective" et d'"être plus à l'écoute des préoccupations des conseillers, notamment concernant leur sécurité et leurs conditions de travail".