Mediaset et Mondadori, contrôlés par Silvio Berlusconi, se reprenaient en Bourse lundi et CIR s'envolait, alors que la holding de M. Berlusconi Fininvest a été condamnée à verser 750 millions d'euros à CIR en dédommagement d'une décision judiciaire sur la prise de contrôle de Mondadori.
Les titres du groupe de télévision Mediaset et de l'éditeur Mondadori, tous deux contrôlés par Fininvest, ont fortement chuté à l'ouverture de la séance (-6,30% et -2,76%) mais ils se sont rapidement repris.
Vers 09H30 GMT, Mondadori progressait de 3,45% à 3,3775 euros et Mediaset cédait 1,25% à 4,5425 euros dans un marché quasi stable (-0,06%).
Le groupe CIR dont Carlo de Benedetti, grand rival de M. Berlusconi, est le président honoraire, s'envolait de son côté et prenait 10,35% à 1,599 euro.
"Si le paiement de cette maxi-amende devait être confirmée, ce serait une mauvaise nouvelle pour Fininvest. Mais elle a tout de même les moyens de la payer", a indiqué un analyste sous couvert de l'anonymat. Fin 2008, la holding de M. Berlusconi disposait d'environ 1,1 milliard d'euros dans ses caisses.
Mais selon cet analyste, Fininvest pourrait décider "d'augmenter le dividende pour Mediaset et de revenir au dividende pour Mondadori" afin de disposer de plus de ressources, ce qui serait bénéfique pour les autres actionnaires et ce qui explique la remontée des titres en Bourse.
Le Tribunal civil de Milan a jugé samedi que CIR était "en droit" d'obtenir le paiement par Fininvest de 749,995 millions d'euros pour "préjudice patrimonial" alors qu'une décision de justice avait permis en 1991 à Silvio Berlusconi de ravir la propriété du groupe éditorial Mondadori à Carlo de Benedetti.
En 2007, la justice avait condamné définitivement pour corruption des avocats et un juge, jugeant que la sentence de 1991 donnant raison à M. Berlusconi pour la reprise de Mondadori avait été "achetée".
Le groupe industriel CIR contrôle l'hebdomadaire L'Espresso et le quotidien de gauche La Repubblica très en pointe sur la couverture des scandales sexuels dans lesquels serait impliqué le Cavaliere. M. De Benedetti avait mis la main sur ces journaux, qui appartenaient auparavant à Mondadori, après un accord avec le Cavaliere lorsque ce dernier avait repris le groupe éditorial.
M. De Benedetti a salué samedi la décision de la justice tandis que la présidente de Fininvest, Marina Berlusconi, fille du chef du gouvernement, a annoncé que son groupe ferait appel. Les avocats de Fininvest vont par ailleurs déposer un recours pour bloquer le paiement de l'amende jusqu'à la fin de la procédure d'appel.