La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a estimé mardi que l'harmonisation des points de vue entre pays membres du G20 demandait un travail de "dentelle" et a affirmé qu'elle se battrait sur trois fronts: les bonus, les paradis fiscaux et les règles comptables.
"En ce moment, on est dans la dentelle (...) Chacun (des pays du G20) voit midi à sa porte et on ne classe pas tous les priorités dans le même ordre mais (...) on a le même agenda", a déclaré la ministre lors d'une conférence de presse organisée à Paris par l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).
Selon Mme Lagarde, le "changement de la culture financière" se jouera autour de trois sujets lors du sommet de Pittsburgh (Etats-Unis) les 24 et 25 septembre.
La ministre a d'abord souligné "la nécessité de réguler les bonus versés aux opérateurs de marché", notamment en différant leur paiement sur trois ans et en prévoyant une part de rémunération en actions.
Sur ce dossier, "on est absolument déterminés et pas prêts au compromis", a ajouté Mme Lagarde.
La question des paradis fiscaux constituera le second "défi" du G20. "Est-ce qu'on va se mettre d'accord (...) sur des sanctions qui seront prises (...) à l'égard de ces paradis fiscaux eux-mêmes ou à l'égard des acteurs économiques qui continuent de travailler avec eux?", s'est interrogée la ministre.
Enfin, Mme Lagarde a formé le voeu que le G20 se mette d'accord sur la "nécessaire harmonisation" des règles comptables, qui oppose notamment la France et les Etats-Unis, tout en soulignant le besoin de renforcer les capitaux des banques et de mettre en place une "supervision coordonnée" du système financier.
"Je me bats sur ces trois dossiers", a assuré la ministre.