Le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, a reconnu jeudi un défaut d'information sur l'aide de 500 euros prévue pendant la crise pour certains demandeurs d'emploi non indemnisés, promettant des vérifications rétroactives et de rectifier le tir pour l'avenir.
Lors de l'annonce mi-février de cette prime exceptionnelle destinée aux personnes ayant perdu leur emploi entre le 1er avril 2009 et le 31 mars 2010 et non indemnisées faute d'un contrat de travail, l'Elysée tablait sur 234.000 bénéficiaires pour un coût de 117 millions d'euros.
On est "aujourd'hui aux alentours de 10.000 bénéficiaires", a indiqué à RMC M. Wauquiez en ajoutant: "Ce qu'il y a de vrai, c'est que sur cette mesure, on n'a pas suffisamment informé les gens au niveau de Pôle emploi".
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Pôle emploi a indiqué qu'"au total, nous avons détecté 10.000 personnes susceptibles de pouvoir bénéficier de la prime" et précisé que "4.200 primes ont été versées jusqu'alors".
"Nous allons relancer par courrier les bénéficiaires potentiels pour leur demander de confirmer leur situation -car il faut vérifier qu'il ne touchent pas d'autres indemnités- afin de pouvoir leur verser la prime", a ajouté le porte-parole.
Début septembre, le secrétaire d'Etat analysait au contraire le faible nombre de bénéficiaires de la prime de 500 euros comme "une bonne nouvelle" prouvant l'efficacité des nouvelles règles d'indemnisation chômage, fâchant sur ce point les syndicats.
"J'ai donc demandé à ce qu'il y ait deux corrections", a poursuivi M. Wauquiez. "La première, qu'on revienne en arrière et que l'on voie depuis avril s'il y a des gens qui avaient droit à cette prime et ne l'ont pas eue", a-t-il dit, promettant un épluchage de "tous les fichiers".
"La deuxième est de corriger pour l'avenir avec un système d'information systématique pour les demandeurs d'emploi qui ont des contrats courts pour les soutenir dans cette période, notamment les CDD", a-t-il annoncé.
La majeure partie des embauches en France se font avec des contrats de travail inférieurs à un mois et de nombreux salariés, notamment les jeunes, peinent à cumuler des durées de travail suffisamment longues pour prétendre à une indemnisation chômage quand leur contrat s'arrête.
Il faut, depuis avril, justifier d'au moins 4 mois d'emploi une période de deux ans et demi pour être indemnisé.
La prime exceptionnelle de 500 euros faisait partie des mesures de soutien aux ménages pendant la crise, débloquées notamment sous la pression des syndicats après les milliards d'euros du plan de relance destinés aux secteurs bancaire et automobile.