
Des militaires guinéens se sont présentés mercredi au siège de Total-Guinée à Conakry avec l'intention d'enlever le directeur général de la société, mais n'ont pas pu parvenir à leurs fins et ont pris la fuite, a affirmé à l'AFP une source proche de la société.
En mars 2007, le DG de Total-Guinée, le Français Benoît Gaborit, avait été enlevé à la sortie d'un restaurant puis relâché le lendemain sain et sauf.
Mercredi, des militaires sont arrivés à bord d?un Toyota pick-up et se sont présentés au secrétariat de Total-Guinée en demandant à voir son directeur général, le Français Philippe Chauvin. "Quand la secrétaire a demandé +pourquoi et de la part de qui?+, les soldats ont dit que le DG était convoqué et ils se sont montrés menaçants avec les employés présents" a expliqué cette source.
"Leurs menaces ont attiré l?attention du personnel de Total et de quelques passants qui se sont interposés. Ils ont alors pris la fuite", selon la même source.
Le siège de Total était fermé mercredi après-midi à Conakry, de même que les stations service de cette compagnie.
Samedi, un cambiste guinéen avait été enlevé à la sortie d'une mosquée du centre de Conakry par des hommes vêtus d'uniformes de l?armée. Détenu pendant trois jours, il avait été libéré contre le versement d'une rançon de 100.000 dollars, selon ses proches.
En août, l'ambassadeur du Ghana en Guinée avait été "enlevé" pendant quelques heures par des hommes portant des uniformes militaires, qui l'avaient dévalisé et brutalisé, selon les autorités.
Des officiers avaient pris le pouvoir à Conakry, sans effusion de sang, le 23 décembre, peu après l'annonce de la mort du général Lansana Conté au pouvoir depuis 24 ans. Depuis plus de huit mois, le capitaine Moussa Dadis Camara, président autoproclamé, dirige le pays, à la tête d'une junte.
En avril, l'organisation Human Rights Watch avait dénoncé les nombreuses exactions commises par des militaires, qui dévalisaient des commerçants, cambriolaient des entreprises ou intimidaient des juges.