L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu en hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2009 et table désormais sur une contraction de la consommation d'or noir de 2,2% par rapport à l'an dernier contre -2,7% dans son dernier rapport mensuel, a-t-elle annoncé jeudi.
L'organisation internationale, qui représente les intérêts des pays industrialisés, s'attend désormais à ce que la demande atteigne 84,4 millions de barils par jour (mbj) cette année, soit 500.000 b/j de plus que dans son rapport du mois dernier.
L'agence a effectué une révision de même ampleur de sa prévision de demande pour 2010: elle table désormais sur une demande de 85,7 mbj en hausse de 1,5% sur un an.
L'Agence internationale explique ces révisions par des chiffres de consommation meilleurs que prévu en Amérique du Nord et en Asie.
"Les signes selon lesquels l'économie mondiale serait finalement en train de se stabiliser sont de plus en plus nombreux", écrit l'AIE, en mettant en avant la fin du déstockage dans l'industrie combinée avec les effets des plans de relance gouvernementaux.
L'Agence prévient cependant que, malgré ces ajustements, la demande va rester "faible dans les pays de l'ocde pour le reste de l'année".
En Chine, l'Agence indique en outre qu'il est difficile de savoir si la vigueur de la demande doit être imputée à "une vraie reprise de la consommation locale" ou à la constitution de stocks de pétrole "massifs" par le gouvernement.
Aux Etats-Unis, "il y a des incertitudes considérables concernant les perspectives d'une reprise économique durable", écrit l'Agence.
La demande d'essence "extrêmement faible" n'a rebondi qu'en début d'été, laissant penser que les Américains avaient conduit leur voiture pour partir en vacances plutôt que de "prendre des vacances plus coûteuses impliquant un voyage en avion".
Mais la demande américaine de gazole, fortement corrélée à l'activité économique, continue de chuter de plus de 10%.
"Le spectre d'une rechute, d'une récession en forme de W, qui pourrait miner la croissance de la demande de pétrole l'année prochaine, ne peut être complètement exclue", estime l'AIE.
Enfin, quant à la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), elle a progressé de 80.000 b/j à 26,3 mbj en août, soit 1,4 mbj de plus que ses quotas de production.
En août, les baisses de production décidées fin 2008 n'ont été respectées qu'à hauteur de 66% (contre 68% en juillet).
Réunis à Vienne dans la nuit de mercredi à jeudi, les représentants de l'Opep ont décidé de maintenir inchangé leur niveau de production de pétrole.
Le baril de pétrole brut valait plus de 70 dollars jeudi sur les marchés asiatiques.