
Les "projections sont meilleures que ce qui était prévu" pour l'économie mondiale, a annoncé lundi à Bâle (Suisse) Jean-Claude Trichet, le porte-parole du groupe des principales banques centrales.
"Nous savons déjà qu'un certain nombre de projections ont été légèrement révisées à la hausse, confirmant que nous avons probablement dépassé, pour de larges pans de l'économie, la période de chute libre qui a marqué le dernier trimestre 2008 et le premier trimestre de cette année", a déclaré M. Trichet.
"Nous devons rester prudents et il n'est pas exclu que nous ayons devant nous une route cahoteuse", a-t-il cependant ajouté, à l'issue de la réunion bimestrielle des gouverneurs des grandes banques centrales au siège de la Banque des règlements internationaux (BRI) à Bâle, la "banque centrale des banques centrales".
"Nous ne sommes pas encore à un niveau de fonctionnement de la finance mondiale que nous pourrions considérer comme normal", a-t-il observé.
Au cours des dernières semaines des indicateurs-clés ont semblé montrer une stabilisation de l'économie mondiale.
La France et l'Allemagne, les deux principales économies de la zone euro, sont sorties de récession tandis que les Etats-Unis montrent des signes de ralentissement des pertes d'emploi.
Cette réunion de banquiers centraux à Bâle ne s'est pas limitée aux gouverneurs du G-10 mais les responsables ont refusé de préciser qui étaient les autres participants.
En ce qui concerne la politique monétaire, "il y a une grande unité d'objectifs de toutes les banques centrales, nous sommes unis pour maintenir des prix stables", a déclaré M. Trichet.
"Cette unité d'objectifs ne signifie pas que nous faisons tous la même chose: nous sommes dans des situations différentes, nous avons des économies différentes, de tailles différentes, qui ont été secouées (par la crise) de différentes manières", a ajouté le président de la Banque centrale européenne (BCE).
Les gouverneurs des grandes banques centrales ont annoncé dimanche soir un accord sur un ensemble de mesures pour renforcer la régulation et la supervision du secteur bancaire, touché par la crise financière.
Ces mesures "devraient réduire de manière substantielle la possibilité et l'ampleur des tensions économiques et financières", selon un communiqué rendu public par la Banque des Règlements internationaux (BRI) basée à Bâle.
"Il est très important (...) que nous fassions tout ce qui est nécessaire" pour éviter une répétition de la crise, a insisté M. Trichet en mettant également en garde contre le protectionnisme et les déséquilibres des balances extérieures et intérieures.
Il a prôné une correction de ces déséquilibres "afin d'être sûrs que nous ne préparons pas d'autres difficultés pour l'avenir".
Les économistes mettent en garde régulièrement contre le déficit budgétaire américain qui s'approfondit sans cesse, et contre le déficit commercial des Etats-Unis, notamment avec la Chine.