Le marché du travail allemand a de nouveau fait preuve de résistance en août, grâce au recours massif au chômage partiel, selon des chiffres publiés mardi, les derniers avant les élections législatives fin septembre.
Le taux de chômage brut, qui fait référence dans le débat public, a légèrement augmenté à 8,3% de la population active contre 8,2% un mois plus tôt, a indiqué l'Agence fédérale pour l'emploi.
Au total, 3,47 millions de personnes étaient à la recherche d'un emploi, soit 9.000 de plus que le mois précédent et 276.000 de plus qu'en août 2008.
En données corrigées des variations saisonnières, très regardées par les analystes, le nombre de chômeurs a en revanche reculé de 1.000 personnes sur un mois. Mais il s'agit avant tout d'un effet statistique, lié à la réforme du mode de comptage des demandeurs d'emploi, a précisé l'Agence. Sans cet élément exceptionnel, les chômeurs auraient été 25.000 de plus, d'après la même source.
"Les répercussions de la crise économique se sont fait sentir en août sur le marché du travail", mais elles restent "modérées", a indiqué le président de l'Agence Frank Weise, cité dans un communiqué.
"C'est avant tout le chômage partiel qui stabilise le marché du travail", a-t-il ajouté. Ce dispositif, élargi ces derniers mois par le gouvernement pour éviter de vastes plans de licenciements, concernait 1,4 million de salariés en juin.
Les observateurs restent donc prudents, alors que la première économie européenne pourrait subir une récession de 6% cette année. "La bonne nouvelle est que la forte reprise de l'économie va empêcher le chômage de dépasser les 5 millions l'an prochain. La mauvaise est qu'une nouvelle +vraie+ hausse du chômage ne pourra pas être évitée", résume Andreas Rees d'Unicredit.
Lundi, dans la presse, le ministre allemand du Travail, Olaf Scholz, avait concédé s'attendre à une hausse du chômage dans les mois à venir, tout en affirmant qu'il restera cette année sous la barre des quatre millions de demandeurs d'emploi.
"Malgré quelques signes positifs, les prochaines semaines constitueront un test", estime aussi Carsten Brzeski d'ING, qui analyse "deux tendances contradictoires" émanant des entreprises. Si les secteurs manufacturiers, comme la chimie, annoncent avoir touché le plus bas de la crise, d'autres secteurs souffrent toujours d'une baisse de la demande, rappelle-t-il.
L'automobile, qui a résisté jusque là grâce au vif succès de la prime à la casse, pourrait aussi en subir le contrecoup dans les mois qui viennent, selon Costa Brunner de Natixis. "L'un dans l'autre, les ajustements structurels sont reportés (peut-être après les élections fédérales de septembre)", conclut-il.