La Bourse de Tokyo est retombée dans le rouge lundi en milieu de matinée en raison de la poussée du yen, qui s'appréciait fortement face au dollar après le triomphe de l'opposition centriste aux législatives au Japon et la fin de deux ans de blocage institutionnel.
A 10H23 (01H23 GMT) sur le marché de Tokyo, le billet vert valait 92,72 yens, contre 93,59 yens vendredi soir à New York.
Cette envolée, qui pénalise les exportateurs japonais, a brusquement inversé la tendance de la Bourse de Tokyo où, toujours à 01H23 GMT, l'indice nikkei des valeurs vedettes cédait 18,82 points (-0,18%) à 10.515,32 points.
En début de matinée, le Nikkei avait bondi de jusqu'à 2,21% et atteint son plus haut niveau en cours de séance depuis le début de l'année, les investisseurs applaudissant l'alternance politique au Japon.
Le Parti démocrate du Japon (PDJ), la principale force de l'opposition, a raflé dimanche la majorité absolue à la Chambre des députés, mettant fin à 54 ans d'hégémonie conservatrice sur la vie politique de l'archipel.
Selon les projections des médias, le PDJ a obtenu plus de 300 sièges sur 480, contre une centaine seulement pour le Parti libéral-démocrate (PLD), la formation de droite du Premier ministre sortant Taro Aso. Les résultats officiels du scrutin devaient être annoncés plus tard lundi.
Majoritaire dans les deux chambres du parlement, le PDJ va avoir carte blanche pour appliquer son vaste programme social (allocations familiales, aides aux plus démunis, baisse des impôts pour les petites entreprises, etc.) destiné à relancer la consommation et à enrayer le déclin démographique.
Cette alternance historique marque la fin de deux ans de quasi-paralysie de la vie institutionnelle du Japon.
Ayant perdu le contrôle du Sénat en août 2007 au profit du PDJ et de ses alliés, le PLD éprouvait les plus grandes difficultés pour gouverner comme il l'entendait, la plupart des lois se heurtant à l'obstruction de la chambre haute et nécessitant de longues navettes avant d'être finalement adoptées.