L'activité a cessé de se contracter en août dans la zone euro, selon une première estimation de l'indice composite des directeurs d'achats (PMI) publiée vendredi par la société Markit qui alimente un peu plus les espoirs de sortie de crise.
L'indice a augmenté de 3 points comparé à juillet, pour atteindre le seuil symbolique de 50 points, un plus haut depuis quinze mois.
En effet seul un indice PMI supérieur à 50 points signale une croissance de l'activité. Il était jusqu'ici en dessous de ce seuil, montrant que l'activité se contractait.
La livraison d'août signale "une large stabilisation de l'activité du secteur privé dans la zone euro", explique Markit dans son communiqué.
Le rebond du PMI en août est le plus important enregistré depuis la création de l'indice, précise Markit. Il a aussi largement dépassé les attentes des analystes interrogés par Dow Jones Newswires, qui tablaient sur une progression à seulement 48,3 points.
Leurs prévisions ont également été dépassées pour deux sous-composantes de l'indice.
L'indice du seul secteur des services est passé de 45,7 point en juillet à 49,5 points en août, et celui du secteur manufacturier de 46,3 points à 47,9 points.
Ces chiffres "signalent que la récession sans précédent a été suivie d'un rebond d'une rapidité historique qui met la zone euro dans une bonne position pour enregistrer une croissance au troisième trimestre", a commenté Rob Dobson, économiste chez Markit.
Le PIB de la zone euro recule depuis maintenant cinq trimestres. Après un plongeon record de 2,5% au premier trimestre, la baisse a été limitée à 0,1% au deuxième. Les deux premières économies de la zone, l'Allemagne et la France, sont même déjà revenues à la croissance, ce qui crée l'espoir d'une sortie de crise.
Rob Donson continue toutefois de s'inquiéter de la montée du chômage, soulignant "qu'une reprise durable de la demande est nécessaire si la reprise qui est en train d'émerger doit gagner de l'ampleur".
Beaucoup d'économistes craignent d'assister à une reprise en "W", où un retour provisoire à la croissance serait suivi par une rechute rapide de l'économie.
"L'économie va ralentir au deuxième semestre 2010", prévient ainsi Jean-Christophe Caffet chez Natixis, en évoquant "le contrecoup des plans de relance, la détérioration des marchés du travail".
Pour lui, "l'économie de la zone euro pourrait retomber en récession à la fin de l'année prochaine".
Autre source d'inquiétude, selon David Henry du centre de recherche économique CEBR, "la force des économies française et allemandes par rapport à l'ensemble de la zone euro indique qu'un fossé est en train de se former" entre les pays où l'économie repart et ceux qui sont à la traîne.