Après un mois de hausse, la Bourse de Paris a repris son souffle cette semaine, parvenant néanmoins à se maintenir autour des 3.500 points grâce aux propos rassurants de la Fed et aux bons chiffres de la croissance en Europe.
Sur la semaine écoulée, le CAC 40 s'est replié de 0,73%, terminant vendredi à 3.495,27 points. Il s'agit du premier repli après quatre semaines de hausse, qui avaient amené l'indice à son plus haut depuis début novembre.
Depuis janvier, la place parisienne a pris près de 9%, même si l'on est loin des niveaux enregistrés avant la tourmente boursière de l'automne dernier (autour de 4.300 points).
La Bourse "a certes marqué le pas, mais la consolidation est d'une remarquable fermeté" après un gain de quelque 17% en un mois, a souligné Romain Boscher, directeur des gestions actions chez Groupama Asset Management. "Les marchés ont atteint de nouveaux points hauts annuels" cette semaine, a-t-il rappelé.
Cette bonne tenue s'explique par la publication de résultats d'entreprises depuis juillet, meilleurs que prévu, et par les déclarations de la banque centrale américaine (Fed), dont la réunion du comité de politique monétaire a été le point majeur de la semaine. La Fed a estimé que "l'activité économique (était) en train de se stabiliser".
Outre cette note légèrement optimiste, elle a maintenu son taux directeur proche de zéro. Or, le maintien de son directeur proche de zéro, largement attendu par le marché, "conforte une situation favorable aux Bourses" car les investisseurs préfèrent les actions à des placements à très court terme, rémunérés à zéro ou presque, a indiqué M. Boscher.
La place parisienne a également bénéficié d'un retour de la croissance au deuxième trimestre en Allemagne, première économie d'Europe, et en France, alors que les économistes prévoyaient un nouveau repli du Produit intérieur brut.
Ces chiffres ont permis au CAC 40 de passer outre des indicateurs décevants sur la demande aux Etats-Unis (forte baisse du coût de la main d'oeuvre mardi, ce qui risque de peser sur la consommation, et ventes de détails très inférieures aux attentes jeudi).
La semaine prochaine sera pauvre en résultats d'entreprises, avant une nouvelle salve fin août. Du côté des indicateurs, les investisseurs surveilleront les indices sur l'immobilier aux Etats-Unis, avec les mises en chantier de logements en juillet mardi et les ventes de logements anciens vendredi. Ils guetteront des signes de stabilisation de ce secteur sinistré.
Romain Boscher préfère parler de "rebond" des marchés plutôt que de "reprise", qui "a un caractère plus durable". "Ce rebond va se poursuivre" quelques mois et la rentrée devrait voir le retour d'investisseurs désireux d'emboîter le pas à cette hausse" estivale "qu'ils ont en partie ratée", a-t-il déclaré.
Mais "2010 reste à haut risque" car l'économie se reprend surtout à cause des aides étatiques, selon lui.