La Bourse de Paris a terminé en baisse vendredi, le CAC 40 perdant 0,83%, après la chute surprise d'un indicateur évaluant la confiance des consommateurs américains qui a déclenché des prises de bénéfices.
L'indice vedette a perdu 29,12 points à 3.495,27 points dans un volume d'échanges de 2,738 milliards d'euros, solide en pleine période estivale. Jeudi, il avait déjà gagné 0,49%.
Depuis le début de l'année, le CAC 40 a progressé de 8,62%.
En Europe, Londres a perdu 0,87%, Francfort 1,70% et l'Eurostoxx 50 1,34%.
Après avoir évolué dans le vert depuis son ouverture, le marché parisien s'est brutalement retourné dans l'après-midi, après la publication d'un indicateur de confiance très décevant aux Etats-Unis.
La confiance des consommateurs, mesurée par l'université du Michigan, a chuté de nouveau lourdement en août, pour s'établir à 63,2 points, prenant par surprise les analystes, qui tablaient sur une hausse.
"Ce retournement de séance" a entraîné "des prises de bénéfices après de très belles semaines", a estimé Frédéric Rozier, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée, le CAC 40 ayant aligné quatre semaines de hausse consécutive pour s'établir vendredi dernier à son plus haut niveau de l'année.
Dans ce contexte haussier et alors que l'indice parisien évolue autour du seuil technique des 3.500 points, "il y avait des vendeurs aux aguets" qui attendaient pour prendre des profits, a-t-il poursuivi.
"Il ne faut pas tirer de conclusions hâtives sur cet indicateur", a relativisé le gérant d'actions, jugeant la baisse inattendue des ventes de détail en juillet aux Etats-Unis plus préoccupante.
Publiés un peu plus tôt ce vendredi, la production industrielle et les prix à la consommation aux Etats-Unis n'avaient pas fait réagir le marché.
La production industrielle est pourtant repartie en hausse plus fortement que prévu en juillet, mettant fin à huit mois de chute tandis que les prix à la consommation sont eux restés stables en juillet, après un bond de 0,7% en juin.
Sur le front des valeurs, le secteur du luxe a tenu "le marché à bout de bras", selon le gérant d'actions, avant de réduire ses gains.
Le secteur, notamment LVMH (+3,34% à 65,62 euros) a profité des bons résultats et surtout des prévisions optimistes de Swatch.
Le groupe suisse, qui détient un large portefeuille horloger allant de l'entrée de gamme au luxe, a fait état d'un bénéfice semestriel net en baisse mais nettement supérieur aux attentes.
Mais, il entrevoit surtout "des signes de reprise" pour le deuxième semestre, au regard "du développement des ventes" sur les deux à trois derniers mois et des entrées de commandes actuelles.
LVMH a gagné 3,34% à 65,62 euros. Le titre était également porté par des "spéculations" sur une réorganisation du groupe, après le rachat de deux grands crus classés auprès d'une filiale de Groupe Arnault, a indiqué une analyste sous couvert d'anonymat.
Dans son sillage, Hermès a gagné 1,29% à 101 euros.
A l'inverse, les valeurs automobiles ont souffert: Renault a cédé 5,17% à 31,85 euros et Peugeot 3,66% à 20,53 euros.
Air France-KLM a perdu 3,64% à 9,99 euros après avoir vu sa recommandation abaissée par les analystes de Citigroup à "vendre".
EADS a reculé de 1,65% à 13,74 euros. Le Royaume-Uni a annoncé qu'il allait prêter à l'avionneur européen Airbus, qui a pour maison mère EADS, près de 400 millions d'euros, pour aider à financer le développement de son futur long-courrier A350 XWB.
Safran a lui en revanche bénéficié d'une recommandation de Citigroup à la hausse à "conserver" et a gagné 1,05% à 12,01 euros.