La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a annoncé qu'elle recevrait les dirigeants des grandes banques françaises, secouées par la polémique sur la question des bonus des traders, le 24 août, soit la veille de la rencontre prévue à l'Elysée.
"Il ne faut pas relâcher la pression sur les banques. C'est le sens (...) de la convocation qu'a adressée le président de la République aux dirigeants des grandes banques françaises pour le 25 août. De mon côté, je les recevrai le 24 août à Bercy pour préparer techniquement la réunion de l'Elysée", a déclaré Mme Lagarde dans une interview au Figaro à paraître vendredi.
"Deux sujets doivent être menés de front: le financement de l'économie et la question des rémunérations variables", a rappelé la ministre.
Il est nécessaire de "maintenir la pression" sur les banques, "c'est un mot d'ordre absolu", a insisté la ministre dans une interview distincte sur la chaîne de télévision France 3.
Concernant la question des rémunérations variables, il faut "mettre un terme aux abus et aux excès. Je peux vous assurer que c'est un sujet qui est vraiment très prioritaire", a-t-elle indiqué.
Interrogé sur le fait que l'Etat pourrait reprendre les sommes qu'il avait données aux banques dans le cadre du plan de soutien, Mme Lagarde a assuré qu'il n'était "pas question de leur retirer cet argent, (...) puisque l'argent qu'on a prêté aux banques, il faut qu'elles le prêtent à l'économie".
Les dirigeants des banques avaient déjà été reçus le 7 août à Matignon, quelques jours après la révélation du fait que BNP-Paribas avait provisionné 1 milliard d'euros pour la rémunération de ses traders, provoquant une nouvelle polémique.
Les banquiers s'étaient alors engagés formellement à "se conformer strictement" aux règles du G20 en matière de rémunération des opérateurs de marché.
En matière de soutien à l'économie et de prêts, Christine Lagarde a estimé qu'il fallait "sensibiliser" les responsables crédits des agences locales.
"Au sujet des prêts, si les hauts dirigeants de banques promettent de continuer à en redistribuer, il est important que ce message soit relayé en interne jusqu'aux responsables crédits des agences locales. Ce sont eux qui accordent ou non des prêts aux clients", a souligné Mme Lagarde dans son interview au Figaro.
"Il faut absolument que les pme aient accès à du financement", a par ailleurs souligné la ministre sur France 3.
Revenant enfin sur les chiffres de la croissance française pour le deuxième trimestre, Christine Lagarde s'est à nouveau réjouie de cette "bonne surprise", mais cela doit "aussi nous inciter à rester prudent pour la suite".
L'Insee a annoncé jeudi que le produit intérieur brut (PIB) de la France avait augmenté de 0,3% au deuxième trimestre 2009, permettant ainsi à la France de sortir de la récession après quatre trimestre de recul du PIB.
"Nous sommes clairement en phase de stabilisation. Pour autant il est trop tôt pour réviser NOS prévisions. Je reste sur un schéma de sortie de crise définitive mi-2010", a-t-elle expliqué au Figaro.
Pour la fin de l'année 2009, "je crois qu'on aura, et sur la consommation", grâce à la suppression du deuxième tiers de l'impôt sur le revenu pour les ménages modestes, "et sur la production industrielle", suite à la fin du phénomène de déstockage des entreprises, "des relais de croissance qui vont nous permettre de poursuivre sur notre lancée", a jugé Christine Lagarde sur France 3.