Le taux de chômage au Royaume-Uni a grimpé à un sommet depuis novembre 1996 sur les trois mois achevés en juin, tandis que le nombre de chômeurs, qui frôle désormais les deux millions et demi, est au plus haut depuis septembre 1995, selon des statistiques publiées mercredi.
Le nombre de chômeurs (au sens du Bureau international du travail) a grimpé à 2,435 millions sur la période d'avril à juin, soit un taux de 7,8%, contre 7,1% sur les trois mois précédents et 5,4% un an plus tôt, a précisé dans un communiqué l'Office des statistiques nationales (ONS).
En données nationales, le nombre de bénéficiaires d'allocations-chômage est quant à lui passé à 1,58 million en juillet, soit un taux de 4,9%, contre 4,8% en juin et 2,7% un an plus tôt, a ajouté l'ONS.
La Banque d'Angleterre a par ailleurs prévenu mercredi que l'inflation devrait tomber sous 1% d'ici la fin de l'année et s'attend à une reprise lente de l'économie britannique, ajoutant que sa vigueur et son rythme étaient "très incertains", dans son rapport trimestriel sur l'inflation.
"Au Royaume-Uni, la récession semble avoir été plus profonde qu'on l'avait d'abord estimé et l'activité a continué à se contracter au deuxième trimestre. Mais le rythme de la contraction a ralenti et des études économiques ont montré que le plancher était proche", souligne la banque centrale britannique dans ce rapport.
L'institution note par ailleurs que ses efforts pour relancer l'activité économique n'ont pas été vains.
"Les perspectives d'activité économique au Royaume-Uni sont stimulées considérablement par l'assouplissement monétaire et budgétaire, et la dépréciation de la livre sterling", écrit-elle.
Afin d'aider une économie en profonde récession, la banque d'Angleterre a non seulement abaissé son taux directeur jusqu'au niveau historiquement bas de 0,5%, auquel il est resté fixé depuis mars, mais a aussi injecté des liquidités par le biais d'un programme de rachat d'actifs, des mesures dites "d'assouplissement quantitatif".
La semaine dernière, elle avait surpris les économistes en augmentant le montant de ce programme de rachats d'actifs de 50 milliards de livres à 175 milliards.
Lors de la présentation du rapport, le gouverneur de la BoE, Mervyn King, s'est dit "étonné" par la réaction de surprise des marchés. Il a justifié l'extension du programme de rachats d'actifs par le fait que l'inflation menaçait de baisser nettement en-dessous de la cible de 2% autour de laquelle la Banque d'Angleterre est censée la maintenir.