Pôle emploi a choisi les prestataires qui seront rémunérés pour accompagner 320.000 chômeurs jusqu'à 2011 parmi les leaders de l'intérim (Manpower, VediorBis, Adecco) et du reclassement, indique jeudi le quotidien Les Echos, qui publie la répartition du marché sans donner de source.
Contactés par l'AFP, ni Pôle emploi, ni le secrétariat d'Etat à l'Emploi n'ont souhaité commenter.
Le recours au privé n'est pas nouveau, mais n'a jamais été aussi massif.
Le résultat de l'appel d'offres, lancé en mars par le nouvel organisme chargé de l'indemnisation et de l'accompagnement des chômeurs, devait être publié au plus tard le 3 août. Il obéit à des règles strictes de notification.
Selon Les Echos, l'enveloppe globale consacrée par Pôle emploi sur un peu plus de deux ans s'élèvera à "466 millions d'euros", "les plus compétitifs ayant proposé un prix de 1.580 euros par dossier dans le cas de chômeurs en difficulté et de 2.000 euros dans le cas de licenciés économiques".
Dans l'ordre cité par le journal, c'est Sodie Emploi, filiale du groupe Alpha, connue pour le conseil aux comités d'entreprise, qui emporte 22% du marché.
Arrivent ensuite Manpower (11%), VediorBis (7%), Arcade conseil (7%), Eurydice (6%), l'association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) en partenariat avec Altedia, le cabinet de conseil ayant appartenu au conseiller social de Nicolas Sarkzoy, Raymond Soubie (6%), puis Adecco, numéro un de l'intérim en France (5%).
D'autres structures privées se partagent les 36% restants du marché.
La facturation se fera en fonction des résultats.
Ce recours massif aux prestataires privés a lieu sans preuve, à ce stade, de l'efficacité supérieure de cette dépense. Les premières évaluations ont démontré que la plus-value du service public, quand il met les moyens, était "nettement supérieure" à celle des opérateurs privés.
Mercredi, Sud Emploi a dénoncé une "prévente par appartement du service public de l'emploi", la CGT trouvant "qu'il aurait été plus pertinent d'embaucher des personnels qualifiés dans le service public de l'emploi plutôt que de sous-traiter".
Un credo qui était aussi celui de Christian Charpy, directeur général de Pôle emploi, en septembre 2006: "pour des populations comparables, les résultats sont identiques entre l'ANPE et le privé, avec un taux de sortie du chômage de 35% au bout de six mois, mais pour un coût trois fois plus faible à l'ANPE", "on peut être public et efficace", soulignait-il.
Fin juin, en incluant les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite, 3,63 millions de Français en métropole (3,85 millions avec les Dom) étaient inscrits à Pôle emploi et tenus de faire des "actes positifs de recherche d'emploi".