Le recours à des opérateurs privés pour accompagner les chômeurs "confirme la nocivité de la réforme" de Pôle emploi, a jugé mercredi la CGT dans un communiqué, tandis que Sud a dénoncé une "opération de +prévente par appartement+ du service public de l'emploi.
Pôle emploi s'apprête à choisir des structures privées, agences d'intérim notamment, qui seront rémunérées pour s'occuper de 320.000 demandeurs d'emploi d'ici fin 2011, en complément du service public qui fait face à un afflux de chômeurs.
"La décision de recourir aux cabinets privés pour pallier les difficultés et les manques de Pôle emploi confirme la nocivité et l'inefficacité de la réforme", a estimé la CGT dans un communiqué.
Le syndicat a jugé "qu'il aurait été plus pertinent d'embaucher des personnels qualifiés dans le service public de l'emploi plutôt que de sous-traiter", et "réitère son exigence que tous les demandeurs d'emploi soient traités par un service public de l'emploi ayant les moyens de leur assurer l'égalité de traitement".
Elle a réitéré aussi son "exigence que des règles strictes encadrent le fonctionnement et l'évaluation des cabinets privés".
Sud-Emploi a également dénoncé dans un autre communiqué le recours "massif aux Opérateurs privés de placement (OPP), filiales de grands cabinets ou agences d'intérim, et à la sous-traitance".
"Le choix du gouvernement est clairement affiché d'ajouter le service public de l'emploi dans la corbeille du marché pour offrir aux actionnaires de ces OPP des bénéfices juteux", a ajouté le syndicat, qui y voit "une opération de +pré vente par appartement+ du Service Public de l'Emploi".
Pour le syndicat, "segmenter les populations des demandeurs d'emploi livrés +pieds et poings liés+ à des officines cotées en bourse a comme unique motivation la marchandisation du travail pour un profit maximum".
Selon Sud, confier 320.000 demandeurs d'emploi aux opérateurs privés "représente des centaines de millions d'euros puisés dans les cotisations salariales" qui devraient plutôt "être utilisés pour recruter des personnels permanents à Pôle Emploi correctement rémunérés et formés".