Le marché de l'investissement immobilier dans le secteur hôtelier est "quasiment à l'arrêt" en France depuis plusieurs mois, mais l'activité devrait reprendre au second semestre, grâce à des "ventes forcées", selon une étude du cabinet CB Richard Ellis publiée mercredi.
Le montant des transactions est resté en-dessous de 200 millions d'euros au premier semestre, "en chute libre" par rapport aux 900 millions enregistrés sur la même période de 2008, selon le groupe américain de conseil en immobilier.
Dans l'ensemble de l'Europe, seulement trois "actifs-phare" ont changé de propriétaire, le Méridien à Monaco, le Sheraton à Bruxelles et le Radisson à Boulogne-Billancourt.
"Les restrictions dans l'octroi du crédit, qui avaient déjà ralenti l'investissement hôtelier l'an dernier, sont toujours d'actualité", selon CB Richard Ellis.
Parallèlement, "les projets de développement ou de rénovation d'hôtels, jugés trop risqués dans le contexte économique actuel, sont devenus quasiment impossibles à monter au vu des exigences des banques".
L'attentisme des investisseurs vis-à-vis du marché hôtelier est d'autant plus prononcé que "les résultats opérationnels du secteur se dégradent rapidement, en particulier sur le moyen et le haut de gamme", note l'étude.
Cependant, de nombreux investisseurs "espèrent que des opportunités, notamment des ventes forcées, se présenteront au second semestre", poursuit le cabinet.
"Dans les années 2005-2008, les actifs hôteliers ont été acquis souvent avec des taux d'endettement très élevés", a expliqué à l'AFP Julien Naouri, consultant de CB Richard Ellis.
"Comme aux Etats-Unis, les banques pourraient prendre le contrôle de ces actifs et les remettre sur le marché dans la mesure où les investisseurs ne peuvent pas rembourser leurs emprunts", a-t-il poursuivi.
"D'importants portefeuilles d'offres sont actuellement sur le marché et des mandats significatifs sont en cours de négociation, avec des perspectives d'aboutissement proches", note en outre l'étude.
Le fonds d'investissement américain Starwood Capital, propriétaire de Louvre Hôtels, a ainsi mis en vente plusieurs hôtels de luxe, dont le Crillon et l'Hôtel du Louvre.