Pôle emploi a réuni longuement vendredi son conseil d'administration pour préparer l'afflux de demandeurs d'emploi à la rentrée, en présence du secrétaire d'Etat Laurent Wauquiez, qui la veille avait participé à la réunion mensuelle des directeurs régionaux, selon la direction.
"On aura plus d'inscriptions et de dossiers d'indemnisation à traiter, plus de visites dans les agences. On s'est fixé comme priorités de sécuriser l'accueil téléphonique et de garantir au maximum que les nouveaux conseillers recrutés soient en place le 1er septembre, formés et prêt à travailler", a exposé à l'AFP Christian Charpy, le directeur général.
"Tout ce qu'on peut sous-traiter, on va le faire, afin de garder le maximum de conseillers disponibles pour inscrire, indemniser et démarrer l'accompagnement. Par exemple, 100% des accompagnements de demandeurs d'emploi en difficulté se feront à l'extérieur (sauf pour le dispositif "Cap vers l'entreprise") et on accélèrera l'entrée en formation des chômeurs, avec un objectif de 10.000 en septembre", a-t-il ajouté.
Fin octobre, un nouveau numéro, le 3995 sera à disposition des entreprises pour déposer leurs offres d'emploi.
A la rentrée, M. Charpy s'attend à "20 ou 25% d'inscriptions de plus qu'en septembre 2008, à 380.000 appels chaque jour et 2,4 millions de visites physiques dans les agences".
Selon la CGT, "M. Wauquiez a fait part de ses inquiétudes sur l'image de Pôle emploi (...) une manière de dire que cela ne suffit pas pour le 3949, pour les sites mixtes, les prescriptions d'aide et les relations avec les employeurs".
Selon la CFTC, il "a joué un rôle apaisant et dynamisant" et constaté que Pôle emploi, présentée comme la plus grosse opération de réforme d'un service public depuis 30 ans, "subissait de nombreuses attaques, connaissait des difficultés compte tenu de la crise et que les agents le vivaient assez mal".
La CGT, FO et la CFTC veulent davantage de moyens humains, et certains une pause dans la fusion ANPE/Assedic.
Pôle emploi est en contact avec la fédération patronale de l'intérim pour trouver "un cadre de coopération d'une durée limitée" qui offrirait un débouché au personnel expérimenté des agences d'intérim fermées par la crise, "soit en embauchant directement ces salariés licenciés, soit via du détachement ou du prêt de main d'oeuvre, mais rien n'est encore décidé", selon M. Charpy.
Un appel d'offre lancé au privé sera notifié entre le 31 juillet et le 3 août, équivalent pour 2009 à un marché de 100 millions d'euros.
Une évaluation de la qualité de ces opérateurs a été réclamée par plusieurs administrateurs syndicaux.
"Pôle emploi ne pourra pas tout traiter", a souligné le président de Pôle emploi, Dominique-Jean Chertier (Medef), qui a qualifié le CA de "très long".
Le deuxième grand sujet a été le budget. "Il y a eu du retard à l'allumage" sur l'utilisation des aides aux demandeurs d'emploi lié au fait qu'en début d'année, l'urgence était surtout d'inscrire et d'indemniser, selon M. Chertier.
Des frais de fonctionnement seront réaffectés aux frais d'intervention.
Un point est prévu en septembre-octobre, selon la CFE-CGC.