Le gouvernement a conclu jeudi avec l'assemblée des chambres de commerce et d'industrie (AFCCI) une convention pour mobiliser son réseau et inciter 50.000 pme à profiter des primes d'Etat afin de prendre d'ici Noël des jeunes en alternance (apprentissage, contrat de professionnalisation).
La convention, dotée de 5 millions d'euros apportés pour moitié par le gouvernement, doit permettre au réseau des chambres de commerce de passer de 50 à 100 développeurs de l'alternance, qui seront chargés chacun, après une rapide formation, de prospecter 500 entreprises.
Les entreprises de 20 à 250 salariés seront ciblées en priorité, les plus petites connaissant bien l'apprentissage, les autres ayant un service RH.
"Notre crainte pour septembre est que les entreprises ne prennent pas d'apprentis car elles ont d'autres problèmes avec la crise", a expliqué à la presse Jean-François Bernardin, président de l'AFCCI.
Avec les primes exceptionnelles débloquées par l'Etat pour le recrutement d'apprentis et de contrats "pro" d'ici juin 2010, "un apprenti coûte en moyenne entre 1.500 et 2.000 euros net par an, ce n'est vraiment pas grand chose", a vanté notamment le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez, venu signer la convention.
"L'obsession partagée est qu'on ne perde pas de temps" et "de faire tourner le bouche à oreille", a-t-il poursuivi.
"2.000 euros pour un apprenti, c'est vrai, c'est rien mais pendant qu'ils forment, les maîtres d'apprentissage ne produisent rien. Est-ce que la carotte financière va suffire ? Souvent les entreprises ne prennent pas d'apprentis car elles n'ont pas de temps à lui consacrer et que c'est difficile aujourd'hui de manager un jeune", a commenté à l'AFP Dahmane Dairi, de la CCI de l'Essonne.
Parallèlement, le gouvernement veut développer le tutorat, si possible confié à des seniors, pour éviter que des jeunes interrompent leur apprentissage en cours de route. Le taux de rupture est de 20-25% en moyenne (mais très faible en Alsace, Franche-Comté, Ile-de-France).
Les 16-25 ans sont aux premières loges de la crise, avec un taux de chômage de 23,5% (DOM inclus) près de trois fois supérieur à celui de 25-49 ans.
L'Association pour l'emploi des cadres (Apec) s'attend à seulement 20.000 recrutements de jeunes diplômés, contre 45.000 en 2008.