L'existence d'un mécanisme d'aide financière, comme le RSA, peut jouer un rôle dans la décision de reprendre ou non un emploi pour la moitié des bénéficiaires, mais n'en joue aucun pour l'autre moitié, selon une étude publiée lundi par les ministère de l'Emploi et de la Santé.
Ce résultat est issue d'une enquête menée en mai 2008 auprès de 2.900 bénéficiaires du RMI dans 15 départements où le Revenu de solidarité active (RSA) était expérimenté, avant sa mise en place le 1er juin 2009.
Le RSA, qui remplace le RMI, apporte un complément de revenu aux Rmistes qui reprennent un travail et aux travailleurs aux revenus faibles.
En moyenne, 47% des personnes ont indiqué que l'existence d'une aide financière n'avait joué aucun rôle dans leur reprise ou leur volonté de reprendre un emploi.
Par contre, environ 46% des RMIstes interrogés ont considéré que les dispositifs de soutien financier à la reprise d'emploi avaient ou pourraient jouer un rôle dans leur décision. 7% ne savaient pas.
Cette proportion atteignait 55% parmi les responsables des familles monoparentales, particulièrement confrontés aux problèmes de conciliation vie professionnelle/vie familiale, et aux frais associés à la garde d'enfants, etc.
Ces chiffres corroborent l'idée, déjà mise en évidence dans une étude en 2008 du ministère de l'Emploi, que la question financière est importante sans être le principal frein à la reprise d'emploi.
Invitées à dire ce qu'il faudrait faire pour que les RMistes retrouvent du travail, 25,7% ont insisté sur l'accompagnement, 17,9% sur l'état du marché du travail et son fonctionnement (il faudrait ainsi accroître les offres, supprimer les discriminations, etc).
Environ 15% ont prôné davantage d'aides matérielles (permis, bons d'essence, transports en commun, électroménager, internet, téléphone, aide contre l'endettement, aide au logement ou au déménagement, etc).
7% étaient d'avis d'éviter les abus par des contrôles, 7% d'améliorer les conditions de travail et de salaire (emploi plus stable, plus près du domicile, moins dur, avec des horaires non atypiques, etc), 4% de remotiver les personnes, et 3% d'aider les employeurs pour qu'ils embauchent des Rmistes et 1,1% de résoudre les problèmes de santé.
"Les problèmes de santé s'avèrent de fait assez fréquents parmi la population interrogée", souligne l'étude.
Environ 20% n'avaient pas de réponse, ni de suggestion à faire.