
Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a assuré à la chancelière allemande Angela Merkel que son pays, accusé de protectionnisme, ne favoriserait pas les entreprises nationales lors de l'attribution de contrats, a annoncé vendredi le gouvernement.
"Le gouvernement chinois a toujours insisté sur le maintien d'un ENVIRONNEMENT de concurrence équitable et n'adoptera jamais de politiques discriminatoires contre les compagnies étrangères", a déclaré M. Wen à la chancelière lors d'un entretien téléphonique jeudi, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
La Commission Nationale pour la Réforme et le Développement (planification économique) a récemment prié les autorités locales de donner la priorité aux entreprises chinoises dans les projets liés au plan de relance de l'économie de Pékin, prévoyant des investissements massifs.
"Pour les marchés publics, sauf lorsque le produit ou le service n'est pas disponible dans le pays, ou ne peut être acquis sur des termes commerciaux raisonnables, les produits domestiques doivent être achetés", avait indiqué la Commission dans une directive.
La Chine, qui a adhéré à l'Organisation mondiale du commerce fin 2001, n'en a pas signé l'accord sur les appels d'offres gouvernementaux.
Peu après, la Commission européenne avait annoncé qu'elle allait tenter d'obtenir "des clarifications sur la politique chinoise" en la matière.
Le ministre allemand de l'Economie Karl-Theodor zu Guttenberg s'est aussi dit "très inquiet" mardi dernier face à "l'évolution en Chine" et a affirmé à un journal qu'il allait "s'engager pour éviter des conséquences néfastes pour l'économie d'exportation allemande".
Fin mai, la Chambre européenne de Commerce en Chine avait regretté les obstacles empêchant les entreprises étrangères de remporter certains contrats accordés dans le cadre du plan de relance de l'économie chinoise, notamment dans le secteur des énergies renouvelables.
"Jusqu'à présent, de ce que nous rapportent les entreprises européennes, tous les étrangers sont hors course dans ce secteur", a indiqué Joerg Wuttke, président de l'institution.
Selon un récent article du China Daily, le conglomérat industriel allemand Siemens s'attend néanmoins à remporter pour environ un milliard de commandes dans les technologies vertes, sur un total de 20 milliards de yuans (2,1 milliards d'euros) de commandes en Chine dans les trois ans.
Le gouvernement a annoncé en novembre un plan de relance de l'économie de plus de 4.000 milliards de yuans (420 mds d'euros) sur 2009-2010, dont lui-même ne financera directement que 30% environ et qui prévoit de grands projets d'investissements, notamment dans les infrastructures.