Près de 7.000 employés de la compagnie aérienne britannique British Airways, soit près d'un sur cinq, ont consenti à des sacrifices financiers pour aider leur entreprise à combler ses pertes, dont 800 qui travailleront gratuitement un mois maximum, a annoncé BA jeudi.
Sur un effectif de 40.000 employés au niveau mondial, 6.940 (dont 740 en dehors de Grande-Bretagne) ont répondu à l'appel du groupe, qui leur avait proposé il y a plusieurs semaines de consentir, sur une base volontaire, à des réductions de salaires, sous forme de travail à temps partiel, de congés sans soldes ou de semaines de travail non rétribué, précise un communiqué du groupe.
Ces mesures devraient permettre à BA, qui a essuyé de lourdes pertes sur son dernier exercice financier, d'économiser jusqu'à 10 millions de livres (près de 12 millions d'euros), a ajouté l'ex-compagnie nationale du Royaume-Uni.
Le directeur général de BA, Willie Walsh, qui avait lui-même donné l'exemple en renonçant à un mois de salaire (ramenant sa paye annuelle à 674.000 livres, soit près de 800.000 euros), s'est félicité de la "réponse fantastique" des employés, et les a remerciés d'aider le groupe "à sortir de cette période de difficulté".
Le groupe a ajouté qu'il pourrait proposer à nouveau d'ici la fin de l'année des mesures similaires aux salariés n'ayant pas pris part à ce programme d'économies.
BA a essuyé une perte nette part du groupe de 375 millions de livres (425 millions d'euros) sur l'exercice achevé le 31 mars, contre un bénéfice de 712 millions un an plus tôt.
La compagnie souffre énormément de la crise économique, qui a fait s'effondrer le trafic de ses très lucratives classes supérieures (-17,2% en mai sur un an).
Le groupe avait présenté ces mesures d'économies salariales comme s'inscrivant dans une "lutte pour sa survie", alors que le secteur aérien mondial traverse l'une des pires crises de son histoire.
Déjà affaiblies par la flambée des cours du pétrole, de nombreuses compagnies ont vu leurs comptes plonger dans le rouge sous l'effet de la dégradation de la conjoncture, et plusieurs de petite taille ont carrément mis la clé sous la porte. Et l'apparition de la grippe porcine, qui a fait s'effondrer le trafic aérien vers de nombreuses destinations, n'a pas arrangé les choses.